La mission des observateurs de la Ligue arabe est de plus en plus critiquée. Un rapport « décisif » pour l'avenir de la mission a été remis hier par le chef des observateurs. Le chef des observateurs arabes en Syrie, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, devait remettre hier au Caire un rapport « décisif » pour la poursuite de sa mission de plus en plus critiquée. Ce rapport constitue « une étape charnière », a indiqué Ahmed ben Helli, Secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, à l'agence officielle du Qatar QNA. Il devrait en effet déterminer de la poursuite ou non de la mission. Extrêmement critiquée depuis son lancement, la mission de la Ligue arabe n'a pas été capable de faire cesser les violences. Un des membres de cette mission, l'Algérien Anouar Malek, avait d'ailleurs démissionné la semaine dernière, estimant que la mission servait de caution au régime pour continuer la répression. Après la remise de ce rapport, le Comité ministériel arabe, chargé du dossier syrien, l'examinera avant de soumettre ses recommandations dimanche à une réunion élargie à l'ensemble des ministres des Affaires étrangères arabes. Le numéro deux de la Ligue arabe a indiqué que la réunion « évaluerait » la coopération du gouvernement syrien avec la mission d'observateurs, en soulignant l'existence de « difficultés concernant leur accès aux zones chaudes ». Difficultés sur le terrain Il a rappelé que « deux observateurs avaient été blessés dans une attaque » et des voitures de la mission « endommagées », malgré l'engagement des autorités syriennes à protéger la mission et à faciliter les déplacements de ses membres.Pour rappel, la Ligue arabe avait dépêché les observateurs en Syrie après que le pouvoir se soit dit prêt à accepter un protocole qui prévoyait l'arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers. Mais aucune des trois clauses n'a été été respectée. Plus de 140 organisations arabes de défense des droits de l'Homme et de la société civile ont réclamé mercredi le retrait de la mission et appelé à une intervention de l'ONU. Protocole non respecté Le 8 janvier, après un premier rapport des observateurs demandant la poursuite de la mission tout en faisant état de «harcèlement» de la part des autorités et de l'opposition, la Ligue arabe avait décidé de poursuivre et renforcer sa mission malgré les critiques. L'option militaire se renforce L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani s'est dit, la semaine dernière, favorable à l'envoi d'une force arabe pour faire cesser la répression de la révolte populaire, qui a fait selon l'ONU au moins 5 400 morts depuis la mi-mars, dont plus de 400 depuis le début de la mission arabe, le 26 décembre. Mais le régime de Bachar al-Assad a rejeté la proposition du Qatar.