Sept mois après avoir déroulé le tapis rouge pour l'adhésion du Maroc à leur Conseil de coopération, les pays du Golfe opèrent un revirement. Au statut de membre à part entière, le CCG préfère désormais parler de partenariat et… d'argent. L'adhésion du Maroc et de la Jordanie au Conseil de coopération du Golfe n'est plus d'actualité. Le sommet annuel, tenu mardi à Riyad, vient d'enterrer les invitations lancées en mai dernier aux deux royaumes. Visiblement, les vétos koweitien et qatari ont finalement eu raison de la volonté des Saoudiens d'inclure Rabat et Amman dans le tour de table du CCG. « Aucun membre du Conseil ne s'oppose à des relations très spéciales avec la Jordanie et le Maroc, mais pour le moment, il n'y a pas d'unanimité quant à la volonté d'intégrer ces deux pays », a déclaré le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdellah Ben Zayed. Les vétos koweitien et qatari ont, finalement, eu raison de la volonté des saoudiens d'inclure Rabat et Amman dans le tour de table du CCG. 2,5 milliards de dollars d'aides En contrepartie, et compte tenu des relations privilégiées qu'entretiennent Rabat et Amman avec certains pays du CCG, notamment l'Arabie Saoudite, les Emirats et le Bahreïn, le sommet a décidé « la création d'un fonds du Golfe pour le développement, qui commencera à soutenir des projets de développement en Jordanie et au Maroc, à hauteur de 2,5 milliards de dollars pour chaque pays », lit-on dans la déclaration finale du sommet. Il est par ailleurs question «d'étudier les domaines de coopération entre le Conseil de coopération du Golfe et ces deux pays en vue d'atteindre le niveau de partenariat escompté ». Bien avant la tenue du sommet de Riyad, la presse koweïtienne s'est largement fait l'écho des déclarations d'un haut diplomate, affirmant que la page de l'adhésion du Maroc et de la Jordanie au CCG est définitivement « tournée ». En revanche, il a évoqué « la coordination, la coopération et le partenariat stratégique » entre les deux royaumes et les pays du Golfe.