Ce mardi se tient à Alger une réunion sur la recrudescence du terrorisme dans cette région. Après le Mali, la Mauritanie et le Niger, invités l'été dernier à la réunion de Tamanrasset, voilà que la diplomatie algérienne réussit à rallier la Libye, le Burkina Faso et le Tchad à sa stratégie. Selon une dépêche de l'APS, la conférence de mardi est consacrée à «une évaluation de la situation qui prévaut dans la région, en particulier sous l'angle de la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tous genres, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région». Sous couvert de lutte contre le terrorisme, Alger entend asseoir son influence au Sahel. Comme à Tamanrasset, le Maroc est absent de ce genre de meetings sur les enjeux sécuritaires d'une région dont il est pourtant membre. Le royaume faut-il le rappeler, est un pays fondateur de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens créée le 4 février 1998 à Tripoli, alors que l'Algérie ne l'est pas. La nouvelle alliance sahélienne qu'Alger s'atèle à façonner est tout sauf une oeuvre achevée. Début mars, ses relations avec le Mali ont frôlé la rupture suite à la libération de quatre membres de l'AQMI en échange d'un otage français. Le Sahel est le fief de l'AQMI qui détient encore des otages européens : deux Espagnols et deux Italiens.