Cinq jours après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie, la majorité des partis marocains observe le silence. Seuls le PJD et le PSU ont franchi ce rubicond en se montrant solidaires avec la révolution du jasmin. Le lundi 17 janvier, un communiqué estampillé le secrétariat générale de la Lampe, salue le « courage » et les « sacrifices du peuples tunisiens » et le « félicite » pour sa révolution qui fait chuter l'ancien président et l'a contraint à « fuir » le pays. Pour les Pjdistes, la responsabilités des anciens figures du régime Ben Ali est avérée. Un positionnement qui tranche complètement avec l'approche, au demeurant très modéré, adopté par le ministère Affaires étrangères. Il pourrait s'expliquer par l'éviction des islamistes du parti Annahda de Rached Ghannouchi, aucun lien de parenté avec le premier ministre Mohamed Ghannouchi. Du tour de table de la composition du gouvernement dit d' « unité nationale » dans lequel figure l'ancienne opposition de gauche. Les affinités entre PJDistes et les islamistes de Tunisie sont solides. Le patron d'Annhda, toujours en exil en Angleterre depuis 22 ans, a maintes fois été l'invité du PJD ou de ces organisations parallèles. Le PSU, formation de gauche non gouvernementale, a tenu également à exprimer sa totale solidarité avec le peuple tunisien. Dans un communiqué datant du 15 janvier, le bureau politique de ce parti présente ses « félicitations » et salue « le combat » des Tunsiens. Les camarades de Mohamed Moujahid appellent également les autres régimes arabes à « tirer les leçons » de la chute du régime de Ben Ali afin de mettre un terme avec la confiscation des volontés des peuples et d'instaurer les bases d'une réelle démocratie dans la région. Le Parti socialiste unifié (PSU) émet le voeu que toutes les garanties de la continuité de l'expérience tunisienne de changement démocratique mené par le peuple soient établies pour en faire un modèle dans la région arabe. Même son de cloche chez une autre formation politique qui ne s'est pas encore totalement défaite de la tutelle de la prédication. Il s'agit d'Al Adl wal Ihassane. L'association salue, avec des accents fortement islamistes, la révolution du jasmin en Tunisie, déclenchée par l'immolation, le 17 décembre de Mohamed Bouaazizi, marchand ambulant de la localité de Sidi Bouzid.