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Novembre à Bamako, un passionnant récit orné de belles photographies
Publié dans Le Soir Echos le 15 - 11 - 2010

Né à Ségou, le rappeur franco-malien Oxmo Puccino préface Novembre à Bamako (Le Bec en l'air et Cauris éd.), un superbe ouvrage fruit d'une coédition franco-malienne, où Valérie Marin La Meslée, pour le texte, et Christine Fleurant, pour les photographies, méritent des applaudissements nourris.
Oxmo Puccino promettait : «Il est rare de rentrer de Bamako sans avoir connu une révélation, un ami bamakois comparait la ville à une pieuvre chaude qui vous aspire lentement, devenant nécessaire à votre apaisement, peut-être est-ce la raison pour laquelle… quand on repart à Bamako on y retourne».
Valérie Marin La Meslée répond à l'appel de Jacques Lacarrière qui écrivit : «Etre cultivé aujourd'hui, c'est être tissé, métissé par la culture des autres».
A Bamako, en novembre, se déroule le festival international du livre Etonnants voyageurs conçu dans sa version malienne par le romancier Moussa Traoré et, tous les deux ans, les rencontres africaines de la photographie. Valérie Marin La Meslée a voulu contribuer à la visibilité de la culture malienne contemporaine et ce livre y parvient avec chaleur et intelligence, sans l'auteure et la photographe sont revenues à Bamako en marge des festivités internationales qui s'y déroulent mais rassemblent un nombre dérisoire de Maliens. Elles ont voulu découvrir la réalité quotidienne de la vie artistique, culturelle et littéraire.
Paradoxe des manifestations culturelles internationales au Mali, les écrivains maliens sont l'objet de peu d'attention. Ibrahima Aya, ingénieur agronome, écrivain, éditeur et cofondateur de la manifestation intitulée «Rentrée littéraire au Mali», évoque la production des éditions Tombouctou et le vœu que se crée au Mali une filière économique du livre.
Ce qui fait le prix de Novembre à Bamako, c'est la multiplicité des rencontres de l'auteure et la loyauté des confidences reçues. Ecoutons par exemple Ousmane Diarra : «Dans le passage de ma langue maternelle, qui est le bambara, au français, je fais un travail pour que le souffle bambara s'entende dans les phrases françaises». Un certain nombre d'écrivains maghrébins ont la même volonté que s'entende dans les phrases françaises le souffle de l'arabe. C'est un phénomène que l'on a pu saluer jusque dans certains pages de Jacques Berque et que je remarque par exemple à la lecture des aphorismes d'Abdelmajid Benjelloun le jeune.
Il est question dans Novembre à Bamako de littérature orale ou écrite, de musique, de films, de théâtre, de mode vestimentaire et de bien d'autres choses, toutes humaines. Ce qui nous est dit des photographes maliens n'est pas le moins intéressant.
Cherif Soumano, joueur de kora, a tourné partout dans le monde avec Dee Dee Bridgewater. On rencontre aussi Mohamed Brakti qui créa la première Salsathèque de Scandinaire : «A dix-huit ans, Momo, fou de Bergman, a assez vu de Suédoises sur grand écran. Il veut les rencontrer grandeur nature (…) et épouse une Malienne de mère danoise. Un beau jour, lassé de la grisaille, Momo débarque en famille à Bamako…»
Valérié raconte au sujet du célèbre chanteur Salif Keita : «comment l'arrivée du chanteur de “La Différence“ à Bamako fut rude, marginalisée par ses origines remisées et son albinisme, puis adoucie par son statut de musicien fonctionnaire de l'Etat…» Elle évoque l'engagement de Salif Keita en France pour le sort des immigrés africains et je ne feindrai pas d'avoir sauté le passage de son livre où elle signale que lui revient «une autre lecture marquante : celle du livre historique et encore si actuel de Salim Jay, Cent un Maliens nous manquent. Voilà une réédition s'impose».Bienveillante remarque…
Néanmoins, mon intérêt passionné pour Novembre à Bamako n'est pas justifié par cette allusion généreuse à un ouvrage que je publiai en 1987. Ce que j'ai aimé dans Novembre à Bamako, c'est l'immersion réjouie et attentive dans une ville dont Valérie et Christine ont voulu entendre les battements du cœur.
Ainsi avec Adama Traoré, dramaturge, fondateur de la compagnie Acte Sept et du Festival Théâtre des réalités apprend-on que la devise de la ville était, avant qu'elle ne se divise en petites parcelles : «Celui qui arrive à Bamako est Niaré, celui qui s'installe à Bamako est Niaré». Niaré est le nom d'une des familles fondatrices de la ville.
Saisissons cet adjectif au bond. L'œuvre conjointe de Valérie Marin La Meslée et Christine Fleurent sera sûrement fondatrice d'une meilleure connaissance du Mali à travers le monde francophone et aidera à la reconnaissance des milles et un talents qui s'y expriment, de la chanteuse Djénéba Koné à la romancière Oumou Ahmar Traoré, du cinéaste Salif Traoré à son parfait homonyme qui est photographe. Il n'est pas un seul des artistes, écrivains, conteurs ou conteuses présents dans Novembre à Bamako dont on ne se réjouisse d'avoir ainsi découvert ou redécouvert les travaux et les jours.


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