Du 15 au 18 juillet, Casablanca, la ville blanche, entre en fête. Au cours des 3 jours de festivités, la musique retentit dans la métropole bouillonante avec une pléïade de concerts. Renouant avec sa tradition pluridisciplinaire, le Festival de Casablanca est aussi une occasion de repenser la ville, avec une série d'installations, ateliers et spectacles. Retour sur une soirée d'ouverture ecclétique, où anges et ragga-men ont investi la ville, pour le plus grand plaisir du public. Qui a dit qu'à «Casablanca, les anges ne volent pas» ? Lors de sa soirée d'ouverture, la programmation est venue contredire l'intitulé du film de Mohamed Asli. Les anges ont bel et bien volé au dessus de la métropole, allant même jusqu'à se chamailler à grands coups de polochons. Sur la place Mohammed V, les acrobates du cirque de Marseille ont survolé la foule, dansant et filant dans un ciel envahi de nuées blanches. Au cours de ce spectacle féérique, des plumes blanches ont jailli de toute part, recouvrant la place d'un voile neigeux. Ce champ de plumes a fait le bonheur des enfants, qui se sont précipités pour amasser au creux de leurs mains ces éclats d'anges. Après la magie angélique du spectacle, direction la scène de la corniche El Hank, pour un des concerts d'ouverture. Le groupe marocain Wachmn Hit a ouvert le bal des festivités sur un mélange de reggae et sonorités gnaouies. Puis, moment fort du Festival, Sean Paul est monté sur scène, débordant d'une énergie communicative. Présent pour la première fois au Maroc, le chanteur a été accueilli très chaleureusement par un public en joie. Né en 1973 en Jamaïque, Sean Paul a connu une ascension fulgurante vers les sommets, marquée par la sortie de trois albums phares, «Dutty Rock» en 2002 pour lequel il remporte le Grammy Award du meilleur album de reggae 2004, puis «The Trinity» fin 2005 et «Imperial Blaze» en 2009. Lorsqu'il monte sur scène pour le concert d'ouverture, le chanteur déploie avec sa voix de crooner les grands hits de son parcours, tels que «Give it up to me» ou «Ever Blanzin». Comme nous le confie un spectateur «J'étais impressioné en voyant Sean Paul sur scène. Je l'avais écouté en CD, mais sur scène, il a une énergie incroyable, il assure vraiment». Au son du ragga dance-hall du chanteur jamaïcain, dur de rester immobile tant les rythmes sont contagieux. Son débit saccadé mêlé à la musique dansante produit un cocktail enflammé qui entraîne la foule. Le public, tous âges confondus, s'est ainsi balancé sur des sonorités dance-hall mais aussi sur quelques chansons plus reggae telles que «I'm still in love with you». En parallèle du concert de la corniche El Hank, le groupe de musique amazigh Ribab Fusion et le roi de la soul-funk contemporaine, Lee Fields, se produisaient sur la place Rachidi. Les scènes Sidi Bernoussi et Ben M'sick ont également résonné au son des concerts d'artistes comme Jil Jilala ou Muslim. En accueillant des artistes phares comme DJ Oxmo Puccino ou «la reine du Hip-Hop» Missy Eliott, cette nouvelle édition du Festival de Casablanca a mis cette année l'accent sur le hip-hop, mouvement devenu incontournable dans la jeunesse marocaine. Né en 2005, ce Festival confirme avec sa soirée d'ouverture sa réputation d'événement culturel créatif et énergique, répondant à l'élan festif de la population casablancaise.