Le 12 juin de chaque année, c'est le moment pénible où le HCP mesure l'évolution de l'indice du travail des enfants au Maroc. Cette année, il s'agissait plus de «mettre en lumière le chemin qui reste à parcourir suivant la feuille de route adoptée par la communauté internationale en 2010, en vue de l'élimination des pires formes de travail des enfants d'ici 2016», constate le récapitulatif du HCP. À l'issue de l'enquête permanente sur l'emploi qui touche annuellement un échantillon de 60.000 ménages représentatifs des régions et des couches sociales, ce sont 123.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans qui travaillaient en 2011, soit 2,5% de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge. «Ce phénomène est en forte régression depuis 1999, année où il touchait 9,7% de l'ensemble des enfants de 7 à moins de 15 ans, soit 517.000 enfants», constate le HCP dans son document de synthèse publié hier. 5% des enfants du rural travaillent illégalement, alors que ce taux reste moins alarmant au sein des agglomérations, avec 0,4 enfant qui travaillent sur 10.000. «En somme, ajoute le HCP, plus de 9 enfants actifs occupés sur 10, soit 91,7% résident en milieu rural. Ce phénomène touche beaucoup plus les garçons que les filles, près de 6 enfants sur 10 sont de sexe masculin. Cette proportion varie de 53,3% en milieu rural à 87,3% en milieu urbain». La scolarisation des enfants affiche toujours une corrélation entre l'abandon scolaire et la hausse du rythme de la mobilisation des forces ouvrières enfantines. C'est le cas pour l'année écoulée ou 24,9% des enfants arrivent encore à être inscrits au sein des écoles parallèlement à leur travail, alors que 75% ont soit quitté l'école ou ne l'ont jamais fréquentée. Les principales raisons avancées, concernant la non scolarisation des enfants au travail, sont l'absence d'intérêt pour les études, l'absence de moyens financiers pour couvrir les coûts liés à la scolarité, la non disponibilité d'établissement d'enseignement dans le lieu de résidence ou leur inaccessibilité. L'agriculture reste le plus grand employeur d'enfants au sein du rural avec plus de 93% qui travaillent dans les forêts et la pêche. En zone urbaine, la rubrique appelée «services» absorbe 54,3% des enfants alors que l'artisanat a une part de 26,5%. Au niveau des familles, ce sont précisément 98.122 ménages, dont 9.491 dans les villes qui sont concernés directement par le phénomène. «Ce phénomène touche surtout les ménages de grande taille. La proportion des ménages ayant au moins un enfant au travail est de 0,3% pour les ménages de trois personnes et augmente progressivement avec la taille de ceux-ci pour atteindre 3,7% parmi les ménages de 6 personnes et plus». En plus du critère de la forte natalité des ménages à l'origine de l'embauche de leurs enfants, le degré d'instruction des chefs du foyer reste une variable influente, selon les données du HCP avec une proportion des ménages, dont au moins un enfant est au travail, qui est quasi nulle parmi les ménages avec un chef ayant un niveau d'instruction supérieur et «s'établit à 2,6% parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction», explique le HCP.