Quelque 123.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2011, soit 2,5 pc de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge, selon les résultats d'une enquête du Haut Commissariat au Plan (HCP), rendus publics à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin de chaque année. Le phénomène de travail des enfants au Maroc est toutefois en forte régression depuis 1999, année où il touchait 9,7 pc de l'ensemble des enfants de 7 à moins de 15 ans, soit 517.000 enfants, précise la même source, ajoutant que le travail des enfants de moins de 15 ans est un phénomène concentré principalement en milieu rural où il touche 5 pc des enfants (113.000) contre 16,2 pc en 1999 (452.000 enfants). Dans les villes, il concerne 0,4 pc des enfants (10.000) contre 2,5 pc en 1999 (65.000 enfants). En somme, plus de neuf enfants actifs occupés sur dix (91,7 pc) résident en milieu rural. Par ailleurs, ce phénomène touche beaucoup plus les garçons que les filles (près de 6 enfants sur 10 sont de sexe masculin). Cette proportion varie de 53,3 pc en milieu rural à 87,3 pc en milieu urbain, selon les résultats de cette enquête menée auprès d'un échantillon de 60.000 ménages représentant l'ensemble du territoire national et des couches sociales. Selon les circonstances de leur travail, 24,9 pc des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, 53,9 pc ont quitté l'école et 21,2 pc n'ont jamais fréquenté l'école. Les principales raisons avancées concernant la non scolarisation des enfants au travail sont l'absence d'intérêt pour les études (37,3 pc), l'absence de moyens financiers pour couvrir les coûts liés à la scolarité (19,4 pc), la non disponibilité d'établissement d'enseignement dans le lieu de résidence ou leur inaccessibilité (16,2 pc) et l'obligation d'aider le ménage dans ses activités professionnelles (9,8 pc). Le travail des enfants reste concentré dans certains secteurs économiques. Ainsi, en milieu rural, ils sont 93,6 pc à travailler dans l'»agriculture, forêt et pêche». En zones urbaines, les «services», avec 54,3%, et l'»industrie y compris l'artisanat», avec 26,5%, sont les principaux secteurs employeurs des enfants, indique la même source. Selon le statut dans l'emploi, plus de 9 enfants actifs occupés sur 10 en milieu rural travaillent en tant qu'aides familiales. En milieu urbain, près de la moitié des enfants sont des apprentis (44,3 pc), un peu plus du quart des «aides familiales» (26,3 pc), un enfant sur cinq travaille en tant que salarié (20,3 pc) et un sur dix en tant qu'indépendant (9,1 pc). Concernant le cadre familiale des enfants au travail, l'enquête du HCP relève que le travail des enfants concerne 98.122 ménages, soit 1,5 pc de l'ensemble des ménages marocains, concentrés en milieu rural (88.631 ménages contre 9.491 dans les villes). Ce phénomène touche surtout les ménages de grande taille. La proportion des ménages ayant au moins un enfant au travail est de 0,3 pc pour les ménages de trois personnes et augmente progressivement avec la taille pour atteindre 3,7 pc parmi les ménages de 6 personnes et plus. La proportion des ménages dont au moins un enfant est au travail est quasi nulle parmi les ménages avec un chef ayant un niveau d'instruction supérieur et s'établit à 2,6 pc parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction. Cette proportion passe de 0,4 pc pour les chefs de ménage inactifs à 0,6 pc pour les chômeurs pour atteindre 1,9 pc pour les actifs occupés. La Journée mondiale contre le travail des enfants met en lumière, cette année, le chemin qui reste à parcourir suivant la Feuille de route adoptée par la communauté internationale en 2010 en vue de l'élimination des pires formes de travail des enfants d'ici 2016. Elle est célébrée sous le thème : Droits de l'homme et justice sociale : éliminons le travail des enfants .