C'est aujourd'hui que le Maroc, à l'instar des autres pays du monde, célèbre la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Placée sous le signe « Droits de l'Homme et justice sociale : éliminons le travail des enfants », cette journée sera ainsi un moment pour faire le bilan et en tirer les leçons qui s'imposent. En dépit d'une forte régression de ce phénomène social, beaucoup de travail reste à faire selon les organisations des droits humains. Les statistiques avancées par le Haut commissariat au plan (HCP) indiquent que 123.000 enfants âgés entre 7 et 15 ans ont été contraints à exercer un travail durant l'année 2011, soit 2,5% de cette tranche d'âge. A en croire les chiffres de l'HCP, ce chiffre a connu un recul sensible par rapport à l'année 1999, soit 7, 2%. Toujours selon l'HCP, le monde rural demeure la zone où les enfants âgés de moins de 15 ans font l'objet d'exploitation en matière de travail, avec 5%, contrairement aux villes où ce phénomène ne touche que 0,4% des enfants. Autrement dit, « plus de neuf enfants actifs occupés sur dix résident en milieu rural », lit-on dans les résultats de l'enquête menée par le HCP. S'agissant de la variable sexe, l'étude montre que les garçons sont plus exploités que les filles, notamment dans le monde rural. Chiffres à l'appui, le HCP souligne que 6 enfants sur 10 font parti du sexe masculin. Quant à la variable de la zone géographique, « cette proportion varie de 53,3% en milieu rural à 87,3% en milieu urbain ». Expliquant le pourquoi d'un tel phénomène, l'HCP met l'accent sur la variable niveau d'instruction du chef de ménage. Ainsi, l'étude note que « la proportion des ménages, dont au moins un enfant est au travail, est quasi nulle parmi les ménages avec un chef ayant un niveau d'instruction supérieur et s'établit à 2,6% parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction ». Par ailleurs, l'enquête relève aussi que 24,9% des enfants sont obligés de travailler et étudier à la fois, 53,9% ont abandonné l'école et 21,2% sont des analphabètes. Procédant par une démarche cognitive, les résultats de l'enquête montrent que 37,3% des interviewés ont affiché un manque d'intérêt pour les études. 19,4 % pour des raisons purement pécuniaires, 16,2% pour l'absence des structures de scolarisation dans leur lieu d'habitation, alors que 9,8% se sont trouvés dans l'obligation d'aider leurs familles. S'agissant des secteurs d'activités où le travail des enfants reste le plus concentré le HCP précise qu' « ils sont 93,6% à travailler dans l'agriculture, forêts et pêche ». Quant aux zones urbaines, les services occupent le premier rang, avec 54,3%. Notons au final que des associations pour la défense des droits de l'enfant ont appelé à maintes reprises le gouvernement à instaurer une loi-cadre qui détermine les responsabilités et pénalise toute sorte d'exploitation des enfants mineurs.