Selon une enquête rendue publique par le Haut commissariat au plan, le nombre d'enfants, âgés entre 7 et 15 ans et qui sont mis sur le marché du travail, a drastiquement régressé, comparativement avec 1999 . En 2009, le travail des enfants touchait 170.000 d'entre eux (soit 3,4 % de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge), contre 517 000 (9,7 de l'ensemble des enfants de moins de 15 ans), une décennie auparavant. Le monde rural continue à s'offrir la part de lion avec 151.000 enfants, issus du milieu rural, honteusement exploités, c'est à dire 89 % du total (soit 6,4 %, contre 16,2 % en 1999 de l'ensemble des enfants). Le phénomène reste dominant à l'échelle rurale, avec 9 enfants occupés sur 10. En milieu urbain, le nombre d'enfants qui travaillent s'élève à 19.000 en 2009, soit 0,7 %, contre 2,5 % en 1999, des enfants citadins de 7 à moins de 15 ans. L'enquête du HCP, publiée à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants, affirme que le phénomène touche légèrement plus les enfants de sexe masculin, au niveau national mais que cette proportion s'aggrave avec des points en milieu urbain (83,3 contre 55% dans les campagnes). L'enquête permanente sur l'emploi, qui touche annuellement un échantillon de 60.000 ménages représentant l'ensemble du territoire national et des couches sociales, a permis de relever que 16,6 % des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, que 56,1 % ont quitté l'école et que 27,3 % n'ont jamais fréquenté l'école. Le HCP estime que ces excellents résultats sont dus aux progrès réalisés par le Maroc dans la lutte contre ce fléau “grâce en particulier à l'élargissement de l'accès à la scolarisation”. Par ailleurs, l'enquête du HCP affirme que les enfants trouvent embaucheurs dans l'agriculture (avec forêt et pêche), dans la sphère des services, l'industrie et l'artisanat. Les enfants sont surtout employés comme apprentis, “aides familiales” (et un enfant sur quatre travaille en tant que salarié). Signalons enfin qu'un projet de loi interdisant cette pratique a été élaboré par le gouvernement, en 2009. L'espoir est qu'il sera mis dans le circuit législatif, cette année. Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la Famille et de la solidarité, affirme qu'il prévoit des peines de prison ferme et de lourdes amendes contre toute personne employant des enfants de moins de 15 ans comme domestiques. Najat M'Jid, dirigeante associative, pour sa part, préconise un accompagnement des enfants arrachés au travail illégal.