Le monde compte aujourd'hui 218 millions enfants âgés de 5 à 17 ans qui travaillent, dont 126 millions employés dans des travaux dangereux dans des mines ou au contact de produits chimiques et de pesticides dans l'agriculture ou de machines dangereuses. 70% des enfants travaillent dans le secteur agricole et des millions de petites filles sont employées dans des travaux ménagers non rémunérés. Au Maroc, le travail des enfants de 7 à 15 ans touchait 170.000 d'entre eux en 2009, dont 151.000 issus du milieu rural, selon une enquête du Haut commissariat au plan publiée le 12 du mois courant. L'enquête, publiée à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants, instituée par l'Organisation internationale du Travail en 2002, rapporte que neuf enfants actifs occupés sur dix sont issus du milieu rural, soit 89% du total des enfants recensés. En milieu urbain, le nombre d'enfants qui travaillent atteint 19.000 en 2009, soit 0,7% contre 2,5% en 1999. Des statistiques qui ont fort heureusement chuté depuis 1999 «date à laquelle ils étaient au nombre de 517.000 et représentaient 9,7% de l'ensemble des enfants» selon le HCP qui précise aussi que les enfants sont plus touchés par ce phénomène que les petits filles au Maroc (6 enfants sur 10 sont de sexe masculin). Certains secteurs économiques favorisent le travail des enfants plus que d'autres tels que l'agriculture, (forêt et pêche) en milieu rural où ils sont 93,5 % à travailler. En milieu urbain, le domaine des services emploie 43,9% ; l'industrie et l'artisanat sont également des secteurs qui embauchent fréquemment les petits enfants. Selon l'enquête permanente sur l'emploi, 9 enfants actifs occupés sur 10 en milieu rural travaillent en tant qu'aides familiales. En milieu urbain, près de la moitié des enfants sont des apprentis (48,3 %) et un peu moins du quart, des petites domestiques (23,2%). A signaler également qu'un enfant sur quatre travaille en tant que salarié (24,6 %). La même enquête stipule que 16,6 % des enfants qui travaillent le font en parallèle avec leur scolarité alors que 56,1 % ont quitté l'école et que 27,3 % n'ont jamais fréquenté l'école. Un projet de loi interdisant cette pratique a été élaboré par le gouvernement en 2009 afin d'éradiquer ce phénomène. Il est toujours à l'étude, selon la ministre de la Famille Nouzha Skalli. Il prévoit des peines de prison ferme et de lourdes amendes contre toute personne employant des enfants de moins de 15 ans comme domestiques. Signalons qu'une délégation marocaine tripartite, présidée par M. Jamal RHMANI, Ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, prend part aux travaux de La 99ème session de la Conférence Internationale du Travail qui se déroule à Genève du 2 au 18 juin. Au cours de cette session, le Maroc a présenté un bilan exhaustif sur les efforts déployés au niveau national dans la mise en œuvre de la convention internationale du travail n° 182 sur les pires formes du travail des enfants, exprimant sa détermination à mettre fin au phénomène du travail des enfants qui a enregistré une baisse substantielle grâce aux les efforts entrepris ces dernières années dans les domaines de l'éducation et de lutte contre la pauvreté. Le Maroc a réitéré sa position sur la question du travail domestique en se montrant favorable à l'adoption d'une norme d'ensemble comprenant une convention complétée par une recommandation.