24,67% des journalistes disposant d'une carte de presse au Maroc sont des femmes. C'est ce qui ressort d'une étude présentée à Casablanca dans le cadre du séminaire «Femmes journalistes, carrière, leadership et activisme social». Initié par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), en collaboration avec la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ce séminaire a été l'occasion de débattre de plusieurs sujets sur la femme journaliste dans notre pays. Selon les premiers résultats du rapport présenté, la situation des professionnelles des médias connait de nombreux handicaps comme la difficulté d'accéder aux postes de responsabilité, qui restent en majorité l'apanage de leurs confrères masculins. «Le chiffre de 24,67% est très significatif. Les journalistes femmes sont toujours moins représentées que leurs confrères hommes. Mais, je tiens à préciser que les journalistes femmes sont plus efficaces et plus responsables», commente la journaliste et écrivaine Badia Erradi. Egalité des genres et des salaires La même enquête confirme que certains établissements médiatiques ne respectent pas le principe de l'égalité des salaires entre hommes et femmes journalistes. Ces dernières étant, en effet, moins rétribuées alors que tous les deux accomplissent le même travail. Le rapport relève également que nombre de journalistes femmes sont victimes de harcèlement moral ou sexuel, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'établissement médiatique où elles exercent. Une indignation qui passe sous silence et qu'il est difficile de combattre. Pour les initiateurs de ce séminaire, les résultats de cette enquête seront soutenus par l'établissement d'une cartographie de la présence des femmes aux postes de responsabilité pour être véritablement au fait de la situation, par la recherche du pourquoi de cette discrimination et par l'examen des moyens en vue de lancer une campagne de sensibilisation pour instaurer une égalité réelle et sur tous les plans entre journalistes des deux sexes. «Il faut également continuer à défendre notre cause qui vise à redorer le blason de la femme marocaine en général, en tentant de changer les préjugés installés dans notre société. Vous savez, tout se passe sur le plan intellectuel», souligne Erradi. Rappelons que trois tables rondes ont été programmées durant ce séminaire où plusieurs thématiques ont été abordées, notamment les femmes journalistes dans le leadership syndical, les femmes journalistes leaders d'entreprise, les femmes journalistes syndicalistes dans le monde arabe, le leadership syndicaliste dans les médias et la féminisation de la profession de journaliste à travers les écoles de journalisme.