Garantie des mêmes chances de recrutement, accès aux postes de responsabilité, indemnités et avancement professionnels, égalité salariale... bien que la profession se soit ouverte aux femmes, il n'en reste pas moins que l'égalité des genres dans le journalisme est encore un chantier à travailler en profondeur. Selon une étude réalisée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) en 2010, les femmes représentaient plus de 26% des journalistes professionnels (détenteurs de la carte de presse) en 2010, contre 23% en 2005. C'est dire la faible cadence d'intégration des femmes dans ce milieu. Par médias, ce sont les radios qui recrutent le plus de femmes (36%), tandis que la presse écrite affiche une part de 25% et seulement 23% pour les médias audiovisuels. Egalité des chances C'est dans ce contexte que le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a lancé en fin de semaine, à Tanger, une campagne nationale pour la promotion de l'égalité des genre dans les médias marocains. «Chances égales à travail égal», c'est le thème de cette campagne, initiée en collaboration avec la FIJ. Ainsi donc, cette initiative entend consacrer le principe d'égalité des chances dans les couloirs de la profession, mais pas uniquement. La représentation de la femme tant au niveau national qu'à l'international est également un des enjeux de cette campagne. L'objectif est de faire face aux stéréotypes entravant la promotion des femmes journalistes et de sensibiliser professionnels et citoyens aux formes d'inégalité subies par ces dames dans les médias. Pour ce faire, un accord collectif garantissant la mise en œuvre et la pérennisation des droits et encourageant les journalistes, hommes et femmes, à adhérer à l'action syndicaliste, sera mis en place. Les journalistes sont également invités à s'informer sur les lois encadrant leur fonction et à développer leurs capacités de négociation en faveur de l'égalité dans les salaires, indemnités et avantages. Selon Mounia Belafia, vice-présidente du conseil du genre social à la FIJ, qui a présenté les détails de l'étude au lancement de la campagne, «une feuille de route a été mise en place dans le même ordre d'idées». «Le document vise en effet à promouvoir l'intégration de l'approche genre dans le secteur des médias au Maroc», explique-t-elle, soulignant que cette démarche s'inscrit en harmonie avec les dispositions de la nouvelle Constitution. Par ailleurs, Belafia a déploré l'absence d'études précises sur les salaires, les postes de responsabilité et les difficultés auxquelles font face les femmes journalistes au Maroc, mais également ailleurs, sans oublier pour le coup «leur faible représentation au niveau des syndicats professionnels».