Le séminaire revient sur la situation des femmes dans les entreprises de médias. L'accent a également été mis sur le non-respect, dans certains établissements médiatiques, du principe de l'égalité des salaires entre hommes et femmes journalistes. Un séminaire intitulé «Femmes journalistes, carrière, leadership et activisme syndical» s'est ouvert mardi à Casablanca à l'initiative du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) avec la collaboration de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Trois tables rondes sont programmées pour ce séminaire de deux jours au cours desquelles seront abordées plusieurs thématiques, notamment les femmes journalistes dans le leadership syndical, les femmes journalistes leaders d'entreprise, les femmes journalistes syndicalistes dans le monde arabe, le leadership syndicaliste dans les médias et la féminisation de la profession de journaliste à travers les écoles de journalisme. Lors de l'ouverture de ce séminaire, il a été procédé à la présentation des premiers résultats d'un rapport sur les femmes journalistes au Maroc, qui représentent 26,47% des journalistes ayant la carte de presse soit 632 sur 1.755 professionnels du secteur. Il ressort de cette présentation que la situation des professionnelles des médias souffre de nombreux handicaps comme la difficulté l'accéder aux postes de responsabilité qui restent en majorité de l'apanage de leurs confrères masculins. L'accent a également été mis sur le non-respect, dans certains établissements médiatiques, du principe de l'égalité des salaires entre hommes et femmes journalistes, ces dernières étant moins rétribuées alors qu'elles accomplissent le même travail (-19% environ). L'enquête relève également que nombre de journalistes femmes sont victimes de harcèlement moral ou sexuel aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'établissement médiatique où elles exercent, et ceci, pendant qu'elles accomplissent leur travail, ajoutant que ce problème reste vécu sous silence et difficile à combattre. Ce travail d'investigation doit être poursuivi par l'établissement d'une cartographie de la présence des femmes dans les postes de responsabilité pour être véritablement au fait de la situation, par la recherche du pourquoi de cette discrimination et par l'examen des moyens de lancer une campagne de sensibilisation pour instaurer une égalité réelle et sur tous les plans entre journalistes des deux sexes. Ce séminaire a été précédé par un atelier initié lundi autour du thème : «Journalistes et questions syndicales» et animé par Sarah Bouchetob, responsable de projets à la FIJ, et Jean-François Dumont, secrétaire général adjoint de l'Association des journalistes professionnels de Belgique (AJP). Les critères de définition du journaliste professionnel, les conditions légales et professionnelles de reconnaissance, les modèles d'organisation syndicale au Maroc, en France et en Belgique et l'ouverture de ces centrales aux autres catégories médiatiques professionnelles, l'évolution des métiers à travers les multimédias ou le photojournalisme, ont été parmi les sujets discutés lors de cet atelier également monté par le SNPM et la FIJ.