L'économie rwandaise devrait maintenir ses performances en 2018 grâce à la reprise des cours des matières premières et aux investissements dans l'agriculture. Selon la BAD, la performance économique du Rwanda devrait s'améliorer en 2018 grâce à des conditions météorologiques favorables et à la hausse des cours des matières premières. À la mi-2017, la faible performance des secteurs de l'industrie et des services a fait chuter la croissance du PIB à 2,9% contre 8,2% un an plus tôt. La croissance des services (représentant 46% du PIB) était descendue à 6% contre 9%, en raison d'une contraction du commerce et des transports. Une reprise soutenue en 2016 et une hausse des cours des matières premières, notamment le café et le thé, ont entraîné une croissance de 5% dans l'agriculture au premier semestre 2017, moins que les 6% de l'année précédente. L'agriculture représentait 32% du PIB. À la mi-2017, l'industrie (représentant 15% du PIB), affichait une croissance nulle contre 10% au second semestre 2016, principalement en raison de l'achèvement de grands projets de construction et de la médiocre performance des mines et carrières. Incitations fiscales Conformément à la stratégie d'assainissement budgétaire, la politique budgétaire 2016-2017 est restée centrée sur l'efficacité des dépenses publiques pour soutenir la croissance et la réduction de la pauvreté. En 2016-2017, le déficit budgétaire a été inférieur d'1 point de pourcentage aux prévisions. Le ratio impôt/PIB 2016-2017 est resté stable à 15,6% grâce aux incitations fiscales mises en place pour soutenir la campagne «Made in Rwanda» visant à accroître la production nationale. Le budget 2017-2018 devrait continuer à s'assainir grâce à des dépenses de développement stables et à une croissance progressive des dépenses courantes, partiellement due au nouveau statut et à l'augmentation des salaires des enseignants. Exportations Au premier semestre 2017, la Banque centrale a adopté une politique monétaire expansionniste pour soutenir la croissance du crédit au secteur privé, qui a atteint 8,3%, un peu plus que les 8% de 2016. La hausse des prix des denrées alimentaires a porté l'inflation annuelle globale à une moyenne de 7,5%, contre 5,1% au premier semestre 2016. Le déficit commercial s'est contracté grâce à l'accroissement des exportations résultant de l'augmentation de la production et des cours des matières premières. Le franc rwandais est resté relativement stable. Le risque de surendettement extérieur reste faible, bien qu'une mobilisation accrue des recettes intérieures soit nécessaire pour maintenir la soutenabilité de la dette. Facteurs positifs La contribution de l'agriculture à la croissance demeure importante et les efforts d'industrialisation devraient accroître celle de l'industrie. Trois facteurs peuvent influencer les perspectives économiques. D'abord le redressement des cours des matières premières et de la demande mondiale devrait accroître les recettes d'exportation et contribuer à l'accumulation des réserves officielles. Ensuite, l'investissement dans les engrais, les semences améliorées et l'irrigation ainsi que l'amélioration des prix du café et du thé devraient stimuler les cultures vivrières et d'exportation. Enfin, la campagne «Made in Rwanda» et les investissements publics dans l'infrastructure devraient dynamiser la croissance du secteur industriel. Fiche pays Rwanda Taille 11,3 millions de consommateurs Monnaie Franc rwandais PIB/Hbt 717 dollars Croissance 6% (2017p.) Région économique EAC Note Coface C Doing business 2018 41e/189 Vulnérabilité aux fluctuations climatiques Le secteur agricole largement pluvial est vulnérable aux fluctuations climatiques ; les investissements en cours dans l'irrigation réduiront la dépendance aux précipitations. Le pays exportant principalement des matières premières brutes, toute fluctuation des cours réduit les recettes d'exportation et accroît la vulnérabilité du secteur aux chocs extérieurs. Des initiatives comme «Made in Rwanda» visent à accroître la valeur ajoutée et à réduire la vulnérabilité aux cours des matières premières. L'insécurité et l'instabilité dans la région des Grands lacs, un important partenaire commercial, représentent un risque. Les mesures régionales de paix et de sécurité, prises notamment dans le cadre de l'Union africaine et de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs devraient renforcer la paix et la stabilité.