Après avoir réalisé un taux de croissance de 7% en 2015, l'économie rwandaise maintient la cadence en 2016, avec une progression du PIB prévue à 6,9. Au Rwanda, l'activité devrait rester soutenue en 2016 par les services, qui pèsent pour près de 50 % dans le PIB (commerce, immobilier, transports, communications). Le secteur de la construction joue également un rôle non négligeable dans l'économie. L'entrée en production de la centrale à gaz du lac Kivu, la montée en puissance de la production d'une unité hydraulique (Nyabarongo) et l'accord conclu avec le Kenya pour la fourniture d'électricité à partir de fin 2015, devraient améliorer l'approvisionnement en énergie du pays et favoriser ainsi la production du secteur manufacturier. En outre, «les projets d'investissements publics devraient se poursuivre mais resteront contraints par la maîtrise des finances publiques dans un contexte de baisse des flux d'aides», note Coface. Les difficultés auxquelles doit faire face le secteur minier, confronté à la baisse des cours des minerais, empêchera une réelle accélération de l'activité. Par ailleurs, la consommation pourrait être freinée par une politique budgétaire plus restrictive mais devrait rester porteuse. Hausse des prix Concernant les indicateurs macro-économiques, il est à noter que l'inflation devrait être plus forte en 2016, alimentée par la hausse des prix des biens importés, accentuée par la dépréciation du franc rwandais, ainsi qu'une demande intérieure relativement soutenue. La hausse des prix devrait toutefois être atténuée par une relative stabilisation des prix de l'énergie, permettant de maintenir l'inflation à un niveau inférieur à la cible de la Banque centrale (5 %). La dépendance des finances publiques rwandaises à l'égard de l'aide internationale diminue mais reste élevée. Aide au développement Alors que l'aide représentait environ la moitié des recettes budgétaires en 2010, leur part est désormais inférieure à 30 %. Malgré les mesures destinées à élargir la base fiscale, supprimer certaines exonérations et améliorer le recouvrement, la baisse des flux d'aide n'est pas compensée par une hausse équivalente des recettes fiscales. Le gouvernement, contraint de réduire les dépenses pour éviter une trop forte dégradation du solde budgétaire et limiter la progression de son endettement, devrait privilégier les investissements au détriment des dépenses sociales en 2016. Enfin, le cours du franc rwandais, qui a perdu 8 % de sa valeur face au dollar au cours des dix premiers mois de 2015, a globalement bien résisté par rapport aux devises des pays de la zone (Tanzanie, Ouganda ou Kenya). Les pressions à la baisse devraient se poursuivre en 2016 compte tenu du niveau élevé du déficit courant. Environnement des affaires attractif Le Rwanda est au centre des tensions dans la région des grands lacs. Alors que le dialogue reprend avec la RDC après une longue période d'affrontement entre milices rwandaise (Front de libération du Rwanda - FDRL) et congolaises (M23), les relations avec le Burundi sont particulièrement tendues. L'afflux de réfugiés aux frontières est source d'instabilité. Fin octobre 2015, le Parlement rwandais a adopté des amendements à la Constitution permettant au président, Paul Kagame, de briguer un troisième septennat en 2017, puis de se représenter pour deux quinquennats. Cette réforme a été approuvée par plus de 98% des voix lors du referendum organisé fin décembre 2015. Sur un plan purement économique, le Rwanda a réalisé d'importantes réformes lui permettant d'enregistrer de meilleures performances que la majorité des pays d'Afrique de l'Est en termes de gouvernance, notamment concernant la lutte contre la corruption (49e rang sur 2015 selon les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale 2014). Le pays figure également en deuxième place des pays africains dans le classement Doing Business, témoignant de son attractivité pour les investisseurs étrangers.