Après une croissance de 6,5% en 2014, l'économie ougandaise devrait clôturer 2015 avec une progression de 6,8%, grâce aux investissements publics. La croissance économique de l'Ouganda devrait rester soutenue en cette année 2015 qui s'achéve. La progression du PIB est estimée à 6,8%, après 6,5% en 2014. Elle est essentiellement tirée par les investissements publics. Le développement de projets d'infrastructures, notamment énergétiques (centrales hydroélectriques de Karuma et Isimba) et routières devrait en effet se poursuivre, stimulant également les activités de construction. Les activités d'exploration dans le Lac Albert continuent, mais l'exploitation n'est pas attendue avant 2018. Pour sa part, le secteur des services (télécommunications, transport, services aux entreprises) restera dynamique. La production agricole emploie 70% de la population active mais sa part dans le PIB (22%) ne cesse de se réduire. La consommation sera soutenue par la croissance du crédit et la hausse des dépenses publiques dans la perspective des élections de 2016. Exemptions TVA L'inflation, contenue depuis deux ans par une politique monétaire restrictive de la banque centrale, devrait légèrement accélérer en 2015 sous l'effet de l'augmentation de la demande. Peu développé, le système bancaire est solvable mais peu rentable. Les créances douteuses sont en augmentation, plus particulièrement dans les secteurs de la construction et du commerce. Malgré les mesures visant à élargir la base fiscale et améliorer le paiement de l'impôt, le solde public ne s'améliorera pas à l'issue de l'exercice 2015. Les exemptions, en particulier de TVA, dont bénéficient certains secteurs (hôtellerie, informatique) seront supprimées et les taxes augmenteront sur plusieurs produits (sucre). Les procédures de contrôle de paiement des impôts devraient également être renforcées. Mais ces réformes risquent d'être insuffisantes pour couvrir la hausse attendue des dépenses. Le financement des grands projets d'infrastructure pèsera sur les finances publiques. Par ailleurs, la perspective des élections en 2016 limitera le ralentissement de la progression des salaires et des dépenses sociales. Dette domestique Les bailleurs de fonds (dont la Banque mondiale et le Royaume-Uni) ont interrompu leurs flux d'aide destinés au budget de l'Etat, depuis 2012, suite à des soupçons de détournement d'une partie de cette aide budgétaire par des membres du gouvernement. En 2014, des prêts multilatéraux ont également été suspendus en raison de l'adoption d'une loi controversée durcissant la répression de l'homosexualité. Dans ces conditions, la dette publique continuera à progresser en 2015 avec une part croissante de dette domestique, alourdissant le poids des remboursements en raison du niveau plus élevé des taux d'intérêt. Tensions aux frontières avec le Sud Soudan Les relations avec le Soudan du Sud, où les autorités ougandaises soutiennent l'armée officielle contre les rebelles, sont dictées par des impératifs commerciaux qui n'excluent pas les tensions aux frontières. Malgré une certaine normalisation après le conflit qui a opposé l'Ouganda à la RDC, le sujet de l'exploitation pétrolière dans le Lac Albert reste conflictuel entre les deux pays. Enfin, le pays reste exposé aux menaces terroristes du mouvement d'origine somalienne Al-Shabab. S'agissant de la situation politique intérieure, la prédominance du président Museveni et de son parti, le National Resistance Movement (NRM), au pouvoir depuis 1986, n'est pas remise en cause. Toutefois, les dissensions au sein du NRM, qui ont conduit à la destitution du premier ministre en septembre 2014, fragilisent la position du président à l'approche des élections de 2016.