La 18e édition du Colloque Risque pays, organisé annuellement par la Coface et tenu le 21 janvier dernier, a apporté quelques améliorations sur les appréciations des risques à l'investissement. Pour l'Afrique, en 2014, quatre pays subsahariens sont concernés. Il s'agit du Rwanda, du Nigeria, du Kenya et de la Côte d'Ivoire. Kenya Evaluation pays : C Environnement des affaires : C Le Kenya est la première économie d'Afrique de l'Est. En 2013, l'activité a repris en lien avec un assouplissement de la politique monétaire. En 2014, la croissance sera soutenue, notamment en raison des investissements liés à la découverte de pétrole et de gaz fin 2012. Les investisseurs seront en outre confortés par la bonne tenue des élections générales de mars 2013. La consommation privée (79% du PIB) demeurera le principal moteur de la croissance sous réserve que l'inflation reste modérée. Celle-ci est en effet très dépendante des prix de l'alimentation et donc des conditions climatiques. La baisse du principal taux directeur de la Banque centrale incitera à la consommation. Ainsi, le crédit aux ménages et aux entreprises continuera de croître en 2014. De plus, la taille croissante de la classe moyenne favorise les dépenses privées. Le secteur primaire demeurera robuste, et son activité est renforcée par l'ouverture d'une grande mine de titane fin 2013. Le secteur des services, l'un des plus attractifs du continent, est porté par les télécommunications et les services financiers. Côte d'Ivoire Evaluation pays : C Environnement des affaires : C La reprise de l'activité économique a été plus vigoureuse que prévu en 2012 après la récession de 2011 liée à une douloureuse crise post-électorale (décembre 2010 - avril 2011). Dans un contexte de normalisation de la situation politique, la croissance a été soutenue par les investissements publics et la reprise de la demande intérieure. De grands chantiers d'infrastructures, portant sur la rénovation des universités, la reprise de la construction d'un pont et d'une autoroute, la réhabilitation et la construction de salles de classe et de centres de santé, ont été engagés. Le secteur privé n'a pas été en reste avec la construction d'un autre pont, dans la capitale, et le développement de centrales thermiques. L'expansion devrait se poursuivre en 2013 à un rythme soutenu grâce à la hausse des investissements publics et privés, à laquelle devrait contribuer l'amélioration de l'environnement des affaires, l'aide de bailleurs de fonds, le retour de la confiance des investisseurs et la promotion des partenariats public-privé. Rwanda Evaluation pays : D Environnement des affaires : D La croissance du Rwanda, plutôt épargnée par la crise, restera soutenue en 2013. La demande interne est le moteur essentiel de l'économie. Le secteur des services (commerce, services financiers, tourisme) contribue à la moitié du PIB. Les performances de l'agriculture (34 % du PIB) bénéficieront des bonnes conditions climatiques de 2012, mais son développement reste contraint par la forte pression démographique, les productions vivrières limitant les capacités de productions d'exportation. Le secteur industriel (15% du PIB) est dominé par la construction, l'industrie manufacturière étant pénalisée par le déficit d'infrastructures et la concurrence du Kenya. Le programme d'investissement public dans les secteurs de l'énergie (production et distribution) et des transports soutiendra également l'activité, tout comme l'investissement privé, encouragé par le développement de la microfinance via les coopératives d'épargne et de crédit (SACCO). Le chômage demeure un défi majeur. Nigeria Evaluation pays : D Environnement des affaires : D La progression du PIB, restée soutenue en 2012, devrait marquer un léger recul en 2013 en raison de politiques fiscales et monétaires plus restrictives. Les cours du pétrole ne devraient pas enregistrer de baisse significative sur le marché mondial. Le volume de production devrait augmenter au Nigeria grâce à la montée en régime d'un nouveau champ (Usan), garantissant le maintien des recettes d'exportations pétrolières et évitant un ralentissement trop brutal de la croissance. L'agriculture et les services seront portés par la demande intérieure, la consommation privée (54% du PIB) restant dynamique. La baisse des subventions sur le prix du pétrole et la hausse des prix de l'électricité attendue dans le cadre de la privatisation du secteur maintiendront une pression à la hausse sur les prix. Le maintien d'une politique monétaire relativement restrictive de la Banque centrale du Nigeria (Central Bank of Nigeria – CBN) permettra de ralentir l'inflation.