Les problématiques de la presse font l'actualité à l'échelle mondiale, car son modèle économique est en pleine mutation. Et détrompez-vous, ne croyez pas que le support électronique est l'alternative universelle de la presse papier. Cela pourrait réussir dans certains pays et échouer dans d'autres. Aux USA, le géant «New York Times» a annoncé un investissement de 80 M$ dans ses supports électroniques en préparation à son basculement au digital. Mais ce qu'il faut savoir aussi, c'est que le NYT prévoit que ce passage portera le nombre d'abonnés payants à 8 millions. Enorme et suffisant pour dégager des marges bénéficiaires confortables. Au Maroc, les choses se passent différemment puisque le modèle économique de la presse économique repose exclusivement sur la publicité. Laquelle publicité est proposée à des prix dérisoires et en même temps concurrencée par les mastodontes Google, Youtube et Facebook, bénéficiant de l'effet de masse et tirant les prix à des niveaux intenables. Dans cette réalité aux relents de psychose, les «grands annonceurs» du pays se dirigent vers ces géants en enfonçant la presse électronique marocaine vers le fond ! Déplorable. S'agissant de la presse écrite papier, son véritable problème c'est une culture de lecture gratuite ancrée. Le paradoxe, c'est que le lecteur reproche parfois à cette presse son manque de qualité et, en même temps, ne paye même pas le prix de son journal. Un fait qui fait perdre au secteur 140 MDH par an. Un montant suffisant pour investir, recruter et développer la presse. Acheter son journal est donc un acte de citoyenneté.