Les MRE en situation précaire occupent actuellement une place centrale dans le programme du département de tutelle. 3 mois se sont écoulés depuis le lancement d'une étude portant sur la mise en place d'un fonds national de protection sociale pour les personnes non-assurées. Les pistes d'action commencent à se préciser pour le gouvernement dans la perspective de création de ce nouveau fonds. Ce dernier concernera plusieurs catégories socioprofessionnelles. L'implication des ONG sera très forte pour l'étape du ciblage. Un montant de 10 MDH a déjà été alloué aux associations œuvrant dans les pays d'accueil durant cette année 2013, pour renforcer le travail de proximité auprès des immigrés marocains en situation précaire. Cette mission relève aussi de plusieurs ambassades et consulats du Maroc à l'étranger, et est dédiée aux ressortissants marocains en situation précaire. Les données relatives à l'accès des MRE au logement social permettent d'identifier avec une certaine fiabilité les personnes éligibles. Plus de 50.000 familles marocaines vivant à l'étranger ont pu profiter de logements économiques, et cet indicateur a permis au département de tutelle de délimiter un premier cadre d'action qui devra par la suite servir à la généralisation du RAMED. «Dans les semaines à venir, l'Etat procédera à l'institutionnalisation de la commission ministérielle chargée des MRE. Cette dernière sera dotée d'un nouveau décret qui redéfinit ses attributions face à la multitude des interlocuteurs», indique une source proche de ce dossier. La lutte contre la précarité se fait actuellement par le biais de budgets destinés à aider les MRE connaissant des difficultés économiques. Destinés essentiellement à l'Espagne et à l'Italie, ils devraient permettre de couvrir certaines charges consulaires ou des charges liées à l'action judiciaire pour préserver les droits sociaux des MRE. 3 MDH ont été réservés aux familles marocaines démunies établies dans certains pays africains de sorte à pouvoir subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants. Cet accompagnement social cible aussi les étudiants issus de familles démunies. Ce programme concerne aussi l'emploi, ce qui devrait accroître la mobilité professionnelle des MRE en difficulté pour que ceux-ci puissent s'installer dans des pays à économie croissante. Le fonds projeté ciblera aussi les catégories qui travaillaient dans les secteurs confrontés à une importante baisse de régime au sein des pays d'accueil comme les BTP, le tourisme et certaines industries qui emploient une main-d'œuvre marocaine. Le taux de chômage des MRE, qui est de l'ordre de 21,2%, en Italie et de plus du double en Espagne, oblige le département de tutelle à accélérer la cadence pour mettre en place le nouvel organisme. Pour l'instant, seuls les filets sociaux locaux stoppent l'hémorragie et limitent les retours définitifs. Deux programmes parallèles de redéploiement international et de réinsertion au Maroc ont été lancés en 2013 pour mieux lutter contre l'effet néfaste de certains marchés du travail européens devenus atones. Cela passe, entre autres, par l'orientation vers d'autres bassins d'emploi situés essentiellement dans les pays du Golfe.