La stratégie adoptée envers les MRE reste probablement le talon d'Achille du programme du gouvernement. Aujourd'hui devant la 2e Chambre, le président du gouvernement tentera de démontrer le contraire à travers les mesures décidées pour le transit 2013 qui s'annonce très difficile. La réunion annuelle des divers intervenants dans cette opération se tiendra avant la fin de cette semaine pour une coordination avec le voisin espagnol. Les préparatifs de cette année visent à satisfaire une cadence de transit qui avoisine les 19.000 véhicules par jour. Le transport aérien qui est utilisé par près de 45% des MRE sera également concerné par les mesures destinées à fluidifier le transit des MRE. Le département de tutelle a déjà mis en place au sein des aéroports des cellules conjointes avec les autorités aéroportuaires pour mieux gérer le flux important de voyageurs qui coincidera cette année avec l'opération de la Omra. Ce chevauchement a été par le passé une cause majeure de la dégradation des services délivrés au niveau des aéroports. Le volet de l'accompagnement montre que cette année l'Etat va concentrer ses efforts autours des zones qui connaissent un retour massif des MRE, comme c'est le cas pour Beni Mellal et Nador à travers la création de bureaux d'orientation et de conseil dans les préfectures qui connaissent une forte affluence durant la période estivale. Cette question reste dépendante des services judiciaires offerts aux MRE, qui souffrent toujours du vide laissé par les vacances judiciaires et l'insuffisance des structures de permanence mises en place par le département de la Justice. Des mesures non conjoncturelles Deux programmes parallèles de redéploiement international et de réinsertion au Maroc pour contrecarrer la crise, mais également une nouvelle offre du fonds MDM Invest finalisée, sont parmi les mesures déjà entérinées mais qui attendent toujours de devenir effectives. Sur le même registre de la lutte contre la précarité, des budgets pour aider les MRE en difficulté économique, notamment en Espagne et en Italie seront mis en place, essentiellement pour couvrir certaines charges consulaires ainsi que celles liées à l'action judiciaire pour préserver leurs droits sociaux. Le focus sur les MRE d'Espagne et d'Italie a été dicté par la baisse de régime drastique connue par ces deux pays d'accueil dans le BTP, le tourisme et certaines industries qui emploient de la main-d'œuvre marocaine. La volet de la sauvegarde de l'identité sera aussi présent durant la débat parlementaire, notamment le cofinancement avec plusieurs pays de la formation des enseignants issus de la communauté marocaine pour initier le programme d'enseignement de la langue arabe. Cette initiative d'enseignement de la culture et de la langue d'origine devra bénéficier à près de 100.000 élèves.