Poétique et foisonnant, l'univers d'Ilias Selfati se donne à voir, jusqu'au 1er décembre à la Galerie Delacroix, entre chaos et mystère, dans une symphonie visuelle où chaque œuvre révèle les secrets de sa forêt. Suivez La Vie éco sur Telegram Dans «L'arbre qui cache la forêt», Ilias Selfati dévoile une nature sublimée, un univers végétal qui dépasse la simple figuration pour atteindre une forme de langage organique, méditatif, déployé dans chaque toile. Ici, la matière vibre, s'étire, comme si elle cherchait, par-delà les couleurs, à respirer. À la Galerie Delacroix de l'Institut français de Tanger, l'exposition prend des airs de symphonie, un théâtre où la nature se donne en profondeur et en mystère. On songe à Rousseau qui «entendait gémir les arbres» ; chaque tronc ici murmure, chaque frémissement de feuille suggère une conversation à qui sait écouter, une forêt de symboles où l'arbre se fait présence plus que sujet, invitation plus que décor. Qu'il dessine un arbre, une forêt, ou des animaux, Ilias Selfati insuffle à chacun de ses sujets une touche de poésie et de puissance étonnante. Tout ce qu'il crée porte en lui quelque chose d'indompté, de foisonnant, comme un monde en friche où l'ombre et la lumière s'entrechoquent dans un chaos fascinant. Ses œuvres semblent abriter, dans leur densité mystérieuse, des mondes inconnus, enchevêtrés dans un tumulte vibrant, où chaque détail suggère l'émergence d'univers secrets. Poétique Pour Selfati, la forêt est bien plus qu'un thème : elle est une obsession, une exploration de ce qui se cache dans les interstices du visible. Cet «arbre qui cache la forêt» se fait peinture, langage et répertoire de signes, un dédale de branches et de feuillages en perpétuelle métamorphose. L'arbre, ici, Selfati le déconstruit pour en recomposer les mystères, en sondant les ramifications invisibles jusqu'à en faire une figure troublante. La prouesse du plasticien réside dans cette capacité à donner vie à la flore sous les yeux du visiteur, à offrir l'illusion que les arbres s'élèvent et se déploient, mus d'un souffle intérieur. Sa maîtrise des transparences et des textures est toujours d'une rare subtilité : des touches de couleur se muent en fleurs, en nuages, en animaux, échappant sans cesse à la rigueur des catégories. Cette ambiguïté confère à ses œuvres une profondeur étrange, un monde suspendu entre le rêve et la matière, où chaque toile semble osciller dans une certaine tension, comme une vision figée en pleine respiration. Réunissant une vingtaine de toiles inédites, l'exposition compose une forêt intérieure, un sanctuaire pictural où l'arbre, bien loin de se borner à un simple rôle de sujet, s'élève en vecteur d'une philosophie esthétique et apaisante. *«L'arbre qui cache la forêt », solo show d'Ilias Selfati, jusqu'au 1er décembre à la Galerie Delacroix de l'Institut français de Tanger.