Le ministère du commerce et de l'industrie sélectionnera en novembre un cabinet pour l'étude préliminaire. L'étude définira les sites d'implantation en fonction des bassins de production et de commercialisation. Un projet pilote est déjà lancé dans la région de Meknès. C 'est le 10 novembre prochain qu'aura lieu l'ouverture des plis de l'appel d'offres lancé par le ministère du commerce et de l'industrie le 9 septembre dernier pour la réalisation d'une étude et l'élaboration d'un schéma national visant la réorganisation des marchés de gros de fruits et légumes. L'étude s'étalera sur une durée de six mois. Elle permettra d'identifier les besoins des divers intervenants, d'estimer le coût financier de la réforme des marchés de gros, d'évaluer les circuits de commercialisation et le dimensionnement actuel des bassins de production par rapport aux infrastructures de commercialisation et, enfin, de fixer les engagements des parties intervenant dans ce projet. Il est à noter que la réalisation de ce chantier se fera dans le cadre d'un partenariat avec le ministère du commerce et de l'industrie et des nouvelles technologies. L'étude comprend également des discussions avec les responsables des différentes régions du pays et des actions de sensibilisation des populations cibles de ce projet. Les conclusions de ce travail serviront de base à l'élaboration du schéma national. 30 marchés de gros créés par les collectivités locales Selon le ministère du commerce et de l'industrie, les objectifs de ce schéma sont de plusieurs natures. Il cite notamment la définition d'une nouvelle typologie des marchés de gros pour une meilleure structuration des circuits de distribution ; l'identification des domaines de spécialisation de chaque type de marché de gros ; la modélisation de ces marchés en tenant compte d'une éventuelle intégration des autres plateformes existant sur le même site ; la programmation et le phasage des actions à mettre en œuvre sur le plan institutionnel, juridique, organisationnel, social et économique ainsi que l'étude de l'opportunité économique et stratégique d'installer dans les sites de marchés de gros d'autres plateformes à fonctions similaires ou complémentaires. Certes, le processus de restructuration des marchés de gros est à peine entamé, mais le ministère du commerce et de l'industrie signale qu'un projet pilote est en passe d'être bouclé dans la région de Meknès. Il s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la wilaya de cette ville, le ministère et MedZ, filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Cette plateforme de gros intégrée est réalisée au sein du projet AgroPolis. Elle sera organisée selon un nouveau mode de gestion et de gouvernance conformément à l'esprit du plan Rawaj. Ce plan, mis en place en 2007 par le ministère du commerce et de l'industrie, prévoit la restructuration des marchés de gros des fruits et légumes car ils constituent un maillon crucial dans la chaîne de commercialisation de la production agricole du pays et d'approvisionnement des villes en fruits et légumes. Cette réforme vise à moderniser ces espaces et leur permettre, d'une part, de jouer le rôle de régulateur pour réajuster les cours et la réorientation des flux marchands des fruits et légumes, et, d'autre part, de constituer le lieu de formation des prix de gros. Tout cela en vue d'établir le juste équilibre entre l'offre et la demande. Le Maroc compte aujourd'hui 30 marchés de gros relevant des collectivités locales et par lesquels transitent annuellement plus de 4 millions de tonnes de fruits et légumes. Cette obligation de transit est prévue par les textes réglementaires des marchés de gros notamment le dahir du 7 février 1962 portant statut des mandataires et règlement des marchés de gros des fruits et légumes et halles de poissons. Le transit des marchandises se fait moyennant le paiement d'une redevance sur les ventes. Aujourd'hui, ces marchés de gros souffrent de plusieurs faiblesses comme le manque d'équipement, la vétusté des infrastructures, les pratiques frauduleuses, notamment les sous-déclarations des marchandises enregistrées, et la multiplicité des intervenants. Aux côtés de ces trente marchés de gros, on peut également compter environ une dizaine de marchés de gros informels par lesquels transitent 50% des fruits et légumes vendus sur le marché national.La restructuration de ce secteur permettra l'intégration de cette filière informelle et l'assainissement du commerce de gros que le plan Rawaj considère comme un levier de développement et de la mise en valeur de la production agricole nationale, et un moyen de développement social des populations concernées.