Le programme de développement du commerce et de la distribution, «Rawaj vision 2020», ambitionne de tripler le PIB actuel du commerce, de porter la contribution du commerce au PIB national à 15% contre 11% en 2006 et de créer plus de 450.000 emplois. «Rawaj vision 2020» sera annoncé aujourd'hui au Palais des congrès à Skhirat en présence du Premier ministre, Driss Jettou. La journée nationale sur le commerce intérieur sera célébrée par la présentation de ce programme de développement du commerce et de la distribution. Selon le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Mise à niveau de l'économie, Salaheddine Mezouar, ce plan ambitionne, à l'horizon 2020, de tripler le PIB actuel du commerce, de porter la contribution du commerce au PIB national à 15% contre 11% en 2006 et de créer plus de 450.000 emplois, soit près de 40.000 postes d'emploi par an. Ce programme s'est focalisé sur quatre acteurs commerciaux. Il s'agit de la grande et moyenne distribution, du commerce indépendant, du commerce en réseau et la franchise ainsi que des espaces publics marchands sous la responsabilité des communes (marchés de gros, abattoirs et halles aux poissons). Ainsi, il est question de mettre en place un plan d'«attractivité commerciale» à travers la réalisation de schémas d'urbanisme commerciaux aussi bien au niveau national que régional. Dans ce cadre, Rawaj propose de planifier des plates-formes logistiques de distribution de 1er rang adaptées aux spécificités régionales (centre de collecte, plateforme multimodale, magasin sous douane, …) ainsi que des pôles commerciaux de référence (malls, shopping …). En plus de la mise en place de mesures incitatives (Voir encadré), Rawaj a mis l'accent sur la formation. Le besoin annuel d'accompagnement des commerçants dans le domaine de la formation est estimé à près de 35.000 personnes. Dans le chapitre de la sécurité alimentaire, l'adoption du projet de loi sur la protection du consommateur boostera cette activité. Par secteur, Rawaj accorde une importance capitale au commerce de proximité. Pour améliorer la compétitivité de cette activité minée par l'informel, ce plan veut adopter un système de labellisation des commerces permettant d'attester de la qualité des services, des produits offerts au sein du point de vente. «De même, le programme propose une spécialisation du petit commerce et son regroupement en réseaux commerciaux et ce en vue d'augmenter sa rentabilité économique et financière», ajoute-t-on. Dans ce sens, le ministère de tutelle prévoit la mise en place d'un mécanisme de financement dédié à la création d'un fonds de développement du commerce. Pour la grande et moyenne distribution, le plan d'actions de Rawaj vise à implanter 600 grandes et moyennes surfaces à l'horizon 2020, dont plus de 50 hypermarchés générant près de 80.000 emplois. Il ambitionne également de créer 15 malls pouvant abriter près de 3.000 magasins de franchise et de commerces modernes et générant prés de 21.000 emplois et 15 autres outlets générant 5.000 emplois. Pour les marchés de gros des fruits et légumes, les abattoirs et les halles aux poissons, Rawaj a une vision encore plus détaillée. Pour les professionnaliser et les spécialiser, un schéma directeur sera mis en place pour leur redéploiement avec une politique de labellisation et une implication du privé. Ce schéma statuera aussi sur le sort des marchés informels en décrétant soit leur fermeture soit leur restructuration en vue de leur réintégration. Il est proposé comme modèle cible 16 marchés de gros des fruits et légumes et 16 abattoirs industriels à l'horizon 2020. Dans le volet fiscal, il sera procédé à la substitution du système de taxation appliqué via les mandataires par une taxe sur l'exploitation du bien public. Cette taxe pourra être complétée par des redevances liées aux services rendus par le marché aux professionnels et aux clients. En vue de mettre en œuvre ces plans, des contrats programmes avec les différents acteurs du secteur commercial devront être signés. Mesures incitatives de Rawaj L'amélioration des conditions d'exercice concerne trois axes : La fiscalité : La réforme de la fiscalité locale vise la réduction ou la suppression de certaines taxes, ainsi que la promulgation de la loi sur la comptabilité super-simplifiée. Des mesures supplémentaires seront examinées pour faciliter l'adoption de régimes formels d'imposition aux petits commerçants. L'immobilier commercial : Pour pallier au problème de la cherté et de l'indisponibilité de l'immobilier et de l'assiette foncière destinée à abriter des projets commerciaux, Rawaj recommande la réforme du Dahir du 24 mai 1955 sur le bail commercial. Et ce, pour une meilleure protection du bailleur, l'incitant ainsi à offrir, en location, les biens dont il dispose. Les procédures administratives : Rawaj recommande de remplacer les procédures d'obtention des autorisations commerciales par un système déclaratif. Il propose l'adoption de cahier des charges pour l'exercice de l'activité commerciale.