Les dysfonctionnements flagrants des marchés de gros des fruits et légumes pourront bientôt s'estomper. Le gouvernement vient en effet, de finaliser le nouveau plan des marchés ainsi que les préparatifs pour le bon démarrage de l'expérience pilote, qui concernera dans un premier temps les villes de Berkane et de Meknès. Les trois départements concernés que sont l'Agriculture, l'Intérieur ainsi que celui du Commerce ont pu boucler la première convention relative à l'expérience pilote de Berkane. «Nous voulons y aller doucement et ne pas trop s'aventurer», a tenu à préciser Laenser devant les parlementaires au sujet de la finalisation du nouveau plan des trente marchés de gros «à côté de 8 marchés qui ne sont pas structurés», indiquent les nouvelles statistiques du département de l'Intérieur. Les nouvelles mesures décidées par les trois ministères concernés tracent de nouvelles règles pour l'accès aux marchés de gros ainsi qu'un plan de modernisation des infrastructures des marchés. Le plan de restructuration a été précédé par «une étude qui démontre que les marchés de gros injectent dans les caisses des communes près de 300 MDH annuellement», a indiqué Laenser devant la 2e Chambre. L'objectif principal de cette nouvelle expérience est de résoudre le problème de la distribution et par là, de contribuer à la baisse des prix», insiste le nouvelle stratégie. Les anomalies sont légion Outre la suppression des 13 taxes exigées par les opérateurs afin d'accéder au marché de gros, la mise en place d'un nouveau modèle de contrôle des marchés sera expérimenté. Les exigences sanitaires viennent également en tête des préoccupations lors du lancement de la première expérience dans la région de l'Oriental. La qualité des produits frais n'est pas garantie au niveau des infrastructures de commercialisation en gros, qui ne respectent pas les contraintes d'hygiène. Il s'agit de mettre à niveau l'ensemble de la chaîne allant de la conservation jusqu'à l'exposition des produits lors de la vente. La multitude de lois et réglements qui cadre l'action des opérateurs semble ne plus suffire. «Un grand nombre de marchés de gros souffrent d'un manque d'équipement et de la vétusté de leurs infrastructures, de la multiplicité des intervenants qui n'ont pas tous un rôle à valeur ajoutée au sein du marché et des sous déclarations des marchandises enregistrées, parfois en quantité ou en valeur», souligne l'une des conclusions majeures de l'étude menée. Le manque de structuration des circuits de commercialisation «a un impact négatif sur le prix final des produits frais», souligne l'étude qui rejoint ainsi le souci du gouvernement à travers cette restructuration et qui va dans le sens de la protection du pouvoir d'achat des citoyens. Le schéma national d'orientation des marchés de gros des fruits et légumes est conçu dans «une vision globale qui préconise la création de plateformes intégrées pouvant abriter aussi bien les marchés de gros de fruits et légumes que les projets structurants issus des autres politiques sectorielles (ndlr: plateformes industrielles intégrées, plateformes logistiques, abattoirs, halles aux poissons)», indique la nouvelle feuille de route qui sera mise en œuvre début 2013. Après la mise en place de projets d'infrastructures de commercialisation de gros à Berkane et Meknès, Rabat sera la troisième étape. Cette démarche graduelle sera menée parallèlement à la recherche de partenariats. Pour rappel, le premier marché pilote à Berkane a nécessité une enveloppe de 90 MDH qui a été affectée à la réussite de cette expérience.