Le traditionnel phénomène de rétention de cheptel dû aux pluies n'a pas eu lieu cette année. Les chevillards ont constitué leurs stocks pour parer à la pénurie. Les amateurs de viande ovine auront remarqué ces derniers jours une baisse de la disponibilité chez leurs bouchers. Samedi 8 novembre, 2 600 bêtes ont été sacrifiées dans les abattoirs de la ville alors que le lundi suivant il n'y en avait plus que 1 800. Simple baisse passagère ou début du traditionnel phénomène de rétention ? Car, il faut savoir que, chaque année, au moment de l'arrivée des pluies, un phénomène de rétention se produit chez les éleveurs, d'ovins notamment, se traduisant par un déficit de l'offre. Cette année, les responsables du service vétérinaire de Casablanca et de sa région affirment qu'il n'en est rien, même si cela coïncide, en plus, avec l'approche de l'Aïd Al Adha. Auprès de ce service, on fait observer que cet écart n'a rien d'étonnant car le samedi est connu pour être le jour où l'on abat le plus de bêtes durant la semaine pour approvisionner les marchés, dimanche étant un jour de repos. Pour le Dr Abdallah Assoual, chef du service vétérinaire de Casablanca et de sa région qui constituent le plus gros du marché national, les statistiques d'abattage de ces derniers jours sont tout à fait dans les moyennes enregistrées sur les dernières années. Durant la semaine du 25 au 30 octobre, le nombre de têtes d'ovins sacrifiées s'est élevé à 6 610. Ce qui est dans la fourchette de 6 500 à 7 000 bêtes, moyenne hebdomadaire durant la plus grande partie de l'année. En effet, le pic d'abattage par semaine, qui est de 10 000 bêtes , ne s'observe que durant les mois de juin, juillet et août, avec l'arrivée des MRE et ses retombées sur l'augmentation de la demande. Pour ce qui est de l'influence que pourrait avoir la proximité de l'Aïd Al Adha sur l'offre, le Dr Assoual explique : «Le poids des bêtes destinées au sacrifice de l'Aïd commence à 25/30 kg, alors que le poids moyen des ovins destinés à l'abattage quotidien se situe entre 13 et 14 kg. Par conséquent, ce sont deux marchés différents». Mais selon les professionnels, le fait que, cette année, on n'observe pas ce creux traditionnel de l'avant l'Aïd s'explique essentiellement par deux éléments. Il y a d'abord le rythme de production des nouveaux abattoirs qui est en progression constante et qui a régulé le marché : on table sur 27 000 tonnes en 2008 contre 22 000 en 2006. L'autre élément, ajoute le Dr Abdellah Assoual, est que les chevillards ont gagné en professionnalisme et disposent d'étables constamment approvisionnées, ce qui les rend moins tributaires des éleveurs.