Malgré l'abondance des bêtes, le niveau des prix reste élevé. A une quinzaine de jours de l'Aïd el Adha, toutes les parties concernées par l'approvisionnement du marché (ministère de l'Agriculture, Association nationale ovine et caprine – ANOC – , professionnels et éleveurs) annoncent que les moutons seront en quantité suffisante. Le ministère de l'Agriculture évalue à 5,64 millions de têtes les disponibilités en ovins et caprins (dont 5,34 millions d'ovins). Sur ce cheptel, 5,16 millions de têtes, dont 4,82 millions d'ovins et 340 000 caprins, sont destinées à l'abattage à l'occasion de la fête. Cette situation satisfaisante est confirmée par Abderrahmane Boukallouche, directeur général de l'ANOC. Le docteur Abderrahim Asri, président de l'Association nationale des sociétés pharmaceutiques vétérinaires, confirme la bonne qualité et la disponibilité. En revanche, il estime que les chiffres annoncés par le ministère sont élevés. D'après lui, l'offre se situe entre 3,5 et 4 millions et les moutons sacrifiés ne seront pas plus de 2 millions. Entre 25 et 45 DH le kilo Mais l'excès de l'offre ne signifie pas que les éleveurs sont prêts à brader. Et pour cause, les coûts de revient sont élevés. Un éleveur de la région de Ouled Saïd explique que, compte tenu du prix d'achat de ses moutons (1 200 à 1 300 DH l'unité), de l'alimentation et des frais de gardiennage, il lui sera difficile de vendre à moins de 2 000 DH. Une enquête réalisée par l'ANOC, dans les souks de 29 provinces, révèle que les prix variaient entre 25 et 36 DH/kg de poids vif au début de janvier, soit un niveau égal à celui de l'année dernière. Du côté du ministère, on estime que les prix se situeront entre 35 et 45 DH/kg, soit une hausse de 12 à 15 % par rapport à l'année dernière. Les prix varient bien entendu selon la race, la qualité, le lieu et la durée qui nous sépare de l'Aïd.