Que se passe-t-il à l'Union socialiste des forces populaires ? Y a-t-il conflit ouvert entre le premier secrétaire Abderrahman Youssoufi et son adjoint, Mohamed Elyazghi ? Ce conflit ira-t-il s'aggravant jusqu'à menacer l'unité du plus grand parti politique du pays ? Le refus du quotidien “Al Ittihad Al Ichtiraki” que dirige Abderrahman Youssoufi, de publier les déclarations de Mohamed Elyazghi au cours de l'émission “Fil wajiha” et la publication en arabe desdites déclarations par le quotidien “Libération” dirigé par Elyazghi équivalait à une véritable censure exercée à l'encontre du deuxième homme du parti en même temps que sa volonté de faire connaître par le plus grand nombre ses prises de positions politiques. En proclamant “le makhzen mort”, en s'en prenant violemment au PJD du Dr Khatib, l'éternel second de l'USFP a-t-il franchi les lignes interdites aux yeux de Youssoufi ? En quoi menace-t-il la crédibilité, voire la “doctrine” du parti socialiste, ni l'un ni l'autre des protagonistes ne s'étant donné la peine d'en souffler mot. On a censuré Elyazghi. Elyazghi a répliqué et on en reste là. Le parti gérera, comme d'habitude en interne la nouvelle péripétie. En réalité, les deux principaux leaders de l'USFP n'ont jamais été de grands amis, ni des alliés solides. Elyazghi qui a longtemps occupé l'antichambre du premier secrétariat, qui, même du temps de feu Abderrahim Bouabid, briguait ouvertement le poste, n'a pas accepté sans renâcler qu'Abderrahman Youssoufi lui “vole” les fonctions de zaïm qui, au vu de son passé de militant, de son apport historique lui revient de plein droit, estime-t-il. Des coupeurs de cheveux en quatre échafaudent des hypothèses saugrenues. Il s'agit ni plus ni moins que d'un rebondissement du vieux règlement de compte, latent et permanent entre les deux hommes. Non content d'avoir “usurpé” les fonctions de premier secrétaire, Abderrahman Youssoufi aurait, si jamais il ne rempilait pas au prochain congrès, l'intention de “désigner” le successeur de ses rêves. On en est loin encore. Mais il y a fort à parier que le candidat de son choix ne serait pas Me Elyazghi, poule d'or de l'USFP. Et c'est ainsi que l'on parle de nouveau de Khalid Alioua, chouchou très écouté de Youssoufi. Avec son étoile qui monte, outre la direction effective du quotidien en arabe “Al Ittihad Al Ichtiraki”, ses fonctions de ministre, son appartenance au Bureau politique de l'USFP, il brigue farouchement le poste de “maire du Grand Casablanca”, tremplin incomparable pour les belles destinées. Alors, Alioua futur premier secrétaire de l'USFP ? Pourquoi pas, mais cela promet d'homériques empoignades avec Elyazghi qui, n'en doutons pas, sortira toutes ses griffes pour se défendre. Oh ! Oui, cela promet ! (1) celui qui tire profit de la querelle de deux autres personnes