Pour Mohamed Elyazghi, les deux vainqueurs des élections démocratiques du 27 septembre 2002 sont les Marocains et l'USFP. Pour l'Union socialiste des forces populaires, s'il y a une conclusion à tirer des échéances du 27 septembre, c'est que le Maroc est sorti vainqueur de ces élections. «Le Maroc a gagné et le peuple marocain a gagné à travers ces échéances démocratiques», confirme Mohamed Elyazghi, Premier secrétaire adjoint de l'USF. «Bien entendu, les électeurs ont confirmé, dit-il, la position de son parti comme première force politique du pays. Concernant la dernière campagne électorale, il a estimé, dans des propos tranchants, que bien qu'elle soit courte, cette campagne a été dense en nombre de meetings et de réunions dans les locaux du parti, dans les maisons et là où se trouvent les citoyens». Mais, «ce qui est important, relève-t-il, en des termes bien précis, c'est que cette campagne a prouvé que l'USFP est le premier parti». « Et je crois, ajoute-il, que toutes les analyses et tous les commentaires que nous avons entendus sur le déclin du rayonnement de son parti et son influence au sein des masses ont été démentis par les électeurs». Et de réitérer que l'USFP n'est pas seulement un parmi les grands partis du pays, il est sa première force politique. En revanche, la montée des islamistes, telle qu'elle est projetée par les médias, se doit d'être minimisée à son avis et réduite à sa juste valeur. «Pour moi, le mode de scrutin à la liste proportionnelle au plus fort reste permet à toutes les sensibilités d'être présentes au Parlement». Il n'y a donc pas de places aux commentaires superfétatoires. Mais pour ce qui est des aménagements politiques, M. Elyazghi reste prudent et sur ses gardes. «On n'est pas au courant de ce qui se passe dans les autres partis», répond-il à une question portant sur une rumeur selon laquelle certains de ses partenaires seraient en passe de conclure des compromis avec des élues appartenant à de nouvelles formations politiques. En tout cas, pour son parti, rien n'est encore fait. «Nous n'avons entamé aucune négociation. Nous attendons que le Parlement soit installé, que son bureau et ses commissions soient constitués et que SM le Roi prenne l'initiative». Dans le même élan de vigilance, le n° 2 du parti d'Abderrahman Youssoufi laisse la porte ouverte à toutes les éventualités. «A notre avis, dit-il, tous les scénarios sont possibles , mais nous ne pouvons concevoir d'alliances qu'avec ceux qui croient à la transition démocratique ». Une réponse qui reste ouverte à tout.