CNSS : Après le grand "leak", des appels d'offres juteux sous les projecteurs    Filière apicole : Ces pluies qui redonnent des ailes aux abeilles [INTEGRAL]    Décret 2-24-921 : Un acte fondateur pour la souveraineté numérique du Maroc    Botola D1 / J26 : Ce samedi, soirée de Derby au '' Stade d'Honneur'' !    Basket African League / FUS - Stade Malien pour un tout petit espoir de qualification du Fath !    Botola DII : Deux chocs cet après midi    Le mythe des enfants zouhris et les trésors enfouis    La CDG du Maroc et la SVIJ de Jordanie entérinent un pacte de coopération technique et institutionnelle    En Afrique du Sud, une juge marocaine élue présidente de l'AIFJ    Akhannouch exhorte les parlementaires RNI à monter au front pour contrer le « buzz politique »    Des hackers marocains publient 34 Go de données sensibles du ministère algérien de l'Industrie pharmaceutique    Hackers marroquíes publican 34 GB de datos sensibles del Ministerio argelino de Industria Farmacéutica    Dissimulation fiscale à grande échelle : les professions libérales dans le viseur après la fuite explosive à la CNSS    Retour des pluies, voici les hauteurs enregistrées lors des dernières 24 heures    Accident d'un avion de la compagnie Air Océan à Fès : ouverture d'une enquête technique    La future station de dessalement de Tarfaya déclarée d'utilité publique    Diaspo #384 : Sossam, parcours magique de l'autodidacte d'Inezgane    Festival du livre de Paris : Invité pour la 2e fois, le Maroc est « fier et très honoré »    Marsa Maroc pourvoit Casablanca d'une nouvelle structure logistique dotée de 300 000 dirhams    Rdv de L'Opinion : Décryptage des enjeux de la reprise parlementaire avec Allal Amraoui    Taliouine Chinese Mining Company, nouvelle entité sino-marocaine pour l'extraction stratégique dans le Haut-Souss    Maroc : Crash d'un avion près de l'aéroport Fès-Saïss    Congrès américain : le Polisario risque d'être classé comme organisation terroriste    Hack de la CNSS: Ce que dit la loi sur l'usage des données personnes fuitées    L'armée algérienne finalement absente de l'African Lion 2025    Le Chœur philarmonique du Maroc rend hommage aux King's Singers    Le caftan marocain déposé à l'UNESCO    Crash d'un avion près de l'Aéroport de Fès : 4 blessés et des dégâts matériels importants    CAN U17 : Ziyad Baha veut conserver le trophée    La Fairmont Morocco Golf Cup fait à Taghazout pour sa 5ème édition    Bourse de Casablanca : la sérénité est de retour pour 90 jours !    Liaison fixe du Détroit de Gibraltar: Le Maroc et l'Espagne renforcent leur partenariat en matière de numérisation et d'ingénierie    Tarifs douaniers américains : La guerre commerciale pourrait réduire de 0,7 % la croissance mondiale    Algérie: Le meurtre de deux Sahraouis soulève un vent de révolte contre le polisario    Casablanca: interpellation d'un ressortissant français d'origine algérienne faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international    Fortes pluies parfois orageuses, rafales de vent localement fortes avec chasse-poussières, de vendredi à dimanche, dans plusieurs provinces du Royaume (Bulletin d'alerte)    Un sénateur américain envisage de présenter un projet de loi classant le « Polisario » comme organisation terroriste    Le président Macron visite le pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du livre de Paris    Mehdi Bensaid inaugure le Pavillon du Maroc, invité d'honneur du Festival du Livre de Paris 2025    L'Amérique du Sud soumet une candidature officielle pour un Mondial 2030 à 64 équipes    Maroc Telecom et Zoho s'allient pour accélérer la transformation digitale des entreprises au Maroc    La Chine répond à l'escalade commerciale de Washington par un Livre blanc : un appel au dialogue et au multilatéralisme plutôt qu'à l'affrontement    Talbi Alami appelle à une mobilisation active pour un Maroc fort et unifié    CAN U17 (Quarts de finale): Le Maroc bat l'Afrique du Sud et va en demi-finale    Festival du Livre de Paris : Le choix du Maroc comme invité d'honneur s'inscrit dans la dynamique du partenariat bilatéral d'exception    Le Bénin crée le « Cotonou Comedy Festival »    Premier League : Mohamed Salah prolonge avec Liverpool au-delà de 2025    Festival du livre de Paris. La Kabylie expose en force    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La flamme s'essouffle
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 05 - 2008

Industrie des allumettes. Détrônée par les briquets, l'allumette compte ses derniers jours. Les allumettiers tentent de diversifier leur production pour sauver la donne. Mais la réalité du terrain est de plus en plus dure. Le marché regorge de produits de contrebande.
Le constat est alarmant : Les allumettiers qui produisaient 100 millions de boites par an, ont aujourd'hui grande peine à vendre 5 millions de boites par mois. Il ne s'agit pas d'une marque qui en a détrôné une autre, ni d'un manque à gagner, mais les dégâts se mesurent en termes de fermeture. Après avoir subi des redressements fiscaux, envisagé des conflits sociaux et perdu le soutien des banques, deux fabricants ont fermé leurs usines et arrêté leurs projets qui ont coûté des milliards de DH. Face à cette situation dramatique, quel sera le sort de l'allumette ? La flamme va-t-elle s'éteindre ? Pour étayer les préoccupations et mesurer l'ampleur des dégâts, l'état du marché des allumettes, corrobore les difficultés confrontées par les allumettiers. Pour les industriels du secteur, la prospérité n'a duré que peu de temps dans un secteur récent. A peine introduits au Maroc, en 1952, via l'implantation du groupe suédois, deux fabricants ont disparu de la scène en 1993 sous l'effet de la fusion-absorption pilotée par le cavalier géant du secteur, qui, lui-même, a du mal à résister aujourd'hui, puisque les ventes d'une seule marque se sont maintenues difficilement jusqu'en 2006, à 5 millions de boites par mois. Par contre les ventes des autres marques se sont effondrées à 500 000 boites par mois. Si, jusqu'à une date récente, on parlait de trois fabricants, aujourd'hui, un seul allumettier vivote encore sur le marché. En 2007, il n'a vendu que 5 millions de boites par mois au lieu de 25 millions il y a dix ans. La demande ne cesse de diminuer et ce, depuis 1995. Comparativement à cette période, les ventes ont été divisées par deux en 2002, soit 12 millions de boites et ne cessent de chuter d'année en année. A présent, toutes les marques se vendent difficilement. Les acteurs des secteurs ont affirmé que ce sont les importations de briquets asiatiques, dont une bonne partie en contrebande, qui ont mis à mal le secteur. Aujourd'hui, il est officiellement importé, en moyenne, 55 millions de briquets, dont une cinquantaine en provenance d'Asie, la Chine principalement, le reste est partagé entre la France qui fournit 695.000 briquets, de l'Espagne 44 millions et les Pays-Bas 582.000.
Solutions entravées
Comment une entreprise peut-elle échapper à l'éphémère et assurer sa pérennité et son invulnérabilité dans une économie où les acteurs se modifient ? La question est : Quel est le meilleur chef d'entreprise de l'histoire   ? Si la question est posée au cavalier du secteur menant le combat seul aujourd'hui, la réponse pourrait être similaire à celle du père du management, Putter Drucker, et affirme que c'est celui qui a dessiné, conçu et construit les pyramides de l'Egypte, car quatre mille ans après, elles tiennent toujours. Mais pour quelle politique de la gestion de la crise a-t-il opté pour pouvoir résister aux difficultés ? Demeurant seul sur scène, à l'heure où rares sont les domaines où on peut parler de monopole, le fabricant ayant du mal à endiguer la vague des produits chinois, a eu recours à la diversification de sa production. Les bougies sont sa bouée de sauvetage. Dans cette niche, l'allumettier a été frappé une seconde fois, par la réalité du terrain. L'importation des bougies en provenance de la Chine a quadruplé. Refusant de disparaître, il a fait de son produit un support publicitaire pour des marques du secteur automobile et autres. Même les produits basiques de première nécessité, doivent marquer leur présence sur le terrain de la communication. Mais le créneau des produits publicitaires n'est guère une solution de rechange, pour amortir la crise. Quant aux niches relatives à l'export, elles sont jugées trop étroites pour être rentables. En dépit des coûts de transport et des problèmes afférant à la logistique, les exportations en direction de l'Allemagne, alors seul marché à l'étranger, sont aujourd'hui arrêtées. Comment est-il donc possible d'écouler une production de 100 millions de boites d'allumettes sur un marché local qui regorge de briquets de contrebande ?
Solutions sporadiques
Sans aucun doute, les autorités marocaines sont conscientes du fléau contre lequel des mesures ont été prises. Mais les actions menées, demeurent occasionnelles. En septembre 2004, les douanes et le département du Commerce et de l'Industrie, ont mené des actions conjuguées à celles du ministère des Affaires Economiques générales, pour lutter contre la contrebande. Les Résultats de la démarche se sont révélés efficaces, et sur certains marchés, les briquets de contrebande ont tout simplement disparu. Aujourd'hui, les choses ont repris, et les briquets de contrebande ont refait surface. Reste que la bataille contre ce fléau ne se gagne pas par de simples actions sporadiques, mais c'est une lutte continue et de longue haleine. Les services des douanes ont toujours parlé de la sous-facturation, sans vouloir toucher du bout des doigts, le mal du secteur, à savoir, l'importation intense des briquets. Dans la mesure où un paquet d'allumettes de 40 tiges se vend à 0,50 DH, un briquet au même prix permet 500 allumages. Comparaison faite des dénominateurs de la première variable marketing Q/P, il est normal que l'allumette compte ses derniers jours. D'après les industriels, le fléau n'a pas été considéré comme un sérieux danger par les autorités qui ont laissé les difficultés s'accumuler et le problème grossir. Pour eux, les difficultés ne datent pas d'aujourd'hui. Jusqu'en 1980, les fabricants vendaient 10 millions de boites par mois, soit une hausse de 50% par rapport à 1972. Depuis cette date, le feuilleton de la descente aux enfers a commencé avec l'importation d'allumettes en provenance du Pakistan. Et si les autorités marocaines ont réagi contre les allumettes pakistanaises vendues à l'époque à moitié prix, le fléau a pris de l'ampleur avec l'importation des briquets asiatiques. La flamme a toute la peine à imaginer son avenir, surtout qu'il est estimé que l'importation de briquets se monterait à 80 millions.
Drame économique
Des centaines de milliers de magasins répartis à travers le royaume, commercialisent des briquets aux marques à consonance fort troublante pour le consommateur lambda. Plusieurs ont en mémoire l'accident provoqué par la fameuse fourgonnette bourrée de briquets de contrebande qui avait pris feu à Derb Omar. La mésaventure n'avait pas fait de victimes, mais elle a eu le mérite de révéler le caractère fort dangereux de ces produits qui ne répondent à aucune norme de sécurité ni environnementale (les matières composantes sont jugées très nocives pour la santé). Si des mesures ont été prises par le ministère de l'Industrie et du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, pour contrecarrer le phénomène de l'importation des briquets ne répondant à aucune norme de sécurité, comment peut-on expliquer leur quantité non négligeable, inondant le marché ? Dans l'attente d'un renforcement des moyens de protection du marché, une longue vie est à souhaiter à la flamme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.