* Les services de contrôle sont vigilants vis-à-vis des jouets en provenance de Chine depuis que des jouets défectueux ont été signalés en Europe et aux Etats-Unis. * De manière globale, certaines familles de produits sont automatiquement prélevés et contrôlées à limportation, mais le Maroc ne dispose pas encore de léquivalent du système de sécurité européen Rapex. Depuis que la polémique a éclaté en Europe et aux Etats-Unis à propos les jouets défectueux «Made in China», et au vu du nombre important de produits chinois circulant sur le marché national, les services marocains compétents ne sont pas restés les bras croisés, sans pour autant verser dans une chasse aux sorcières. Cette assurance vient de la Direction de la qualité et de la normalisation au sein du ministère de lIndustrie, du commerce et de la mise à niveau de léconomie. En effet, depuis que cette affaire a éclaté, «nous avons envoyé des courriers à nos trois labos au niveau de Casablanca pour mettre laccent sur le contrôle de jouets à volets chimiques selon les normes internationales en vigueur. Nous avons également émis des instructions générales aux 29 bureaux de contrôle répartis à travers les principales villes du Royaume pour porter plus dattention sur cette période aux cas de suspicion ou de plaintes concernant des jouets en provenance de la Chine», explique Abdallah Nejjar, Directeur de la qualité et de la normalisation. Chaque bureau comporte entre 3 et 10 agents de contrôle. A Derb Omar ou à Derb Ghellef, les fournitures scolaires, jouets et autres produits chinois sont toujours aussi attrayants par leurs prix très compétitifs. Pour un commerçant sur place, la polémique ne semble pas inquiéter outre mesure le citoyen marocain qui est habitué à ces produits : «les prix des produits chinois sont très attrayants pour le citoyen à faible revenu; et nous, à notre niveau, nous importions beaucoup de produits, mais actuellement nous nen importons que ceux qui ont fidélisé certains clients tout en évitant les denrées alimentaires», explique-t-il. Sur un autre étalage, jouets, riz, soja, objets décoratifs, brosses à dents, un vrai capharnaüm chinois est pris dassaut par les clients. Contrôle Le contrôle de la qualité s'opère à deux niveaux : contrôle à l'importation et contrôle sur le marché local, notamment pour contrecarrer et contrôler les produits qui entrent sur le marché en contrebande. «En général, tous les produits entrants subissent un traitement identique, avec plus de vigilance sur les produits en provenance des pays de lEst asiatique, notamment la Chine. Cette vigilance némane pas dune quelconque politique, mais du taux élevé de refoulement de ces produits par rapport à dautres pays», poursuit Abdallah Nejjar. Il insiste néanmoins sur le fait que beaucoup de produits chinois sont parfaitement conformes aux normes de qualité internationales, de même quil arrive également que des produits européens soient refoulés. Il est utile de rappeler quà chaque arrivage de marchandises à nos frontières, il est automatiquement procédé à des contrôles et des prélèvements pour analyse sur certaines familles de produits, notamment ceux en relation avec la santé, lindustrie, les jouets, les appareils électroniques, les appareils à gaz, les briquets, allumettes et bientôt les pneumatiques. Quand les labos sassurent de la conformité du produit, le ministère donne le OK à la Douane pour le libérer. Mais lorsque les résultats des essais révèlent des non-conformités, les dossiers en question font lobjet d'une enquête et ensuite d'une poursuite judiciaire. De janvier au 31 juillet 2007, la Direction de la qualité a recensé 3.200 opérations de contrôle sur le marché local et 24.972 opérations de contrôle à limportation sur différents pays et familles de produits, avec un taux de non-conformité à fin juillet qui ne dépasse pas les 1,2 %. «Nous constatons quau Maroc, certains opérateurs se lancent dans limportation de produits sans vraiment maîtriser les normes en vigueur. Souvent, lors de ces premières opérations, lopérateur procède à lachat sur la base des prix de marchandises qui lui laissent une marge de bénéfice confortable, oubliant que ces produits doivent répondre à certaines conditions», souligne le Directeur de la qualité et de la normalisation. Alors, cette direction a pris un peu les devants pour sensibiliser les importateurs à vérifier au préalable si les produits sont conformes à notre système de contrôle. Le Maroc na pas déquivalent au Rapex Si lUnion européenne est dotée dun système de sécurité baptisé Rapex, au Maroc il nen est rien. Certes, les contrôles se font selon les normes et obligations internationales sous la surveillance de la Direction de la qualité avec une étroite collaboration avec la Douane, mais tous les produits ne sont pas contrôlés, ou plus exactement «analysés». Seules quelques familles de produits font lobjet dun minutieux travail de contrôle de conformité. «Cela dit, bien que nous ne disposons pas dun équivalent du Rapex, notre système de contrôle est évolutif pour être généralisé à lavenir à tous les produits», souligne Abdallah Nejjar. Un projet de loi serait actuellement en cours détude et sera probablement sur la table du prochain gouvernement. Les professionnelles sattendent à ce que cette loi soit promulguée lannée prochaine. Elle permettrait au Maroc de saligner parfaitement sur les systèmes européen et international et aurait un effet bénéfique pour le contrôle de la circulation des produits à limportation et à lexportation. Et louverture du Maroc sur le commerce international se fera dès lors dans les règles de lart et en toute sécurité pour le citoyen. En effet, les services contrôlent dans la limite de leurs effectifs et moyens sachant que le Maroc a importé de la Chine léquivalent de plus de 11 milliards de DH en 2006, contre 9 milliards en 2005. Les chiffres provisoires pour cette année enregistrent une évolution de 49,19 % des importations de la période allant de janvier à avril 2007, soit 4,64 milliards de DH, contre 3,11 Mds de DH pour la même période de lannée précédente, selon lOffice des changes.