Le projet de loi de finances n° 60.24 pour l'année 2025 a révélé une forte orientation du gouvernement vers le renforcement des ressources fiscales, tout en augmentant les dépenses et les investissements publics. Il est également prévu de réduire le déficit budgétaire à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit une baisse de 0,5 point par rapport à l'année précédente. Le gouvernement mise sur les taxes intérieures de consommation sur les boissons alcoolisées, les bières et le tabac manufacturé pour augmenter ses revenus de 14,49 % en 2025, atteignant ainsi 657,8 milliards de dirhams. Le projet de loi de finances prévoit des recettes fiscales provenant des taxes sur la consommation d'alcool à hauteur de 1,19 milliard de dirhams, sur la bière de 1,55 milliard de dirhams, et sur le tabac manufacturé de 13,7 milliards de dirhams, portant le total des recettes attendues de la consommation de ces produits à 16,44 milliards de dirhams en 2025. Le gouvernement a choisi de s'appuyer sur des sources fiscales stables, en particulier les taxes sur la consommation, afin d'assurer un financement stable et éviter les perturbations dans la collecte des impôts. En tête de ces produits figure le tabac, dont les recettes fiscales pour 2024 étaient estimées à 12,5 milliards de dirhams, contre 13,7 milliards de dirhams attendus pour 2025. À titre de comparaison, les revenus prévus pour l'Office chérifien des phosphates (OCP) pour la même année ne dépassent pas 7,5 milliards de dirhams. Ce déséquilibre entre les revenus issus de la taxation du tabac et ceux de l'OCP, considéré comme une des principales sources de richesse nationale, a suscité des interrogations. Les recettes fiscales liées au tabac sont presque deux fois plus importantes que celles provenant de l'OCP, avec une différence de 6,2 milliards de dirhams. Le projet de loi de finances pour 2025 renforce la dépendance du gouvernement envers les taxes sur les produits les plus consommés, en augmentant les recettes fiscales sur l'alcool et la bière, avec des prévisions de 2,74 milliards de dirhams, contre 2,01 milliards de dirhams pour 2024. Le projet, actuellement en discussion au Parlement, table sur des recettes fiscales et non fiscales de 368 milliards de dirhams, soit une augmentation de 18,47 %, grâce à la hausse des différents postes de recettes dans le budget proposé. Les impôts représentent 80 % de ces recettes. Le gouvernement mise également sur les profits des entreprises publiques, à hauteur de 16,5 milliards de dirhams, répartis entre l'OCP (7,5 milliards de dirhams), l'Agence nationale de la conservation foncière (6 milliards de dirhams) et Bank Al-Maghrib (3 milliards de dirhams). En outre, des revenus provenant de privatisations sont attendus à hauteur de 6 milliards de dirhams.