Nabil El Bousaadi Yahya Sinouar, l'ennemi public n°1 de l'Etat sioniste et le principal artisan de l'attaque du 7 Octobre 2023, qui conditionnait la fin des hostilités à un accord de libération croisée, entre les otages israéliens et des prisonniers palestiniens et à un retrait complet de l'armée israélienne de l'enclave palestinienne tout en espérant sortir victorieux des ruines de la bande de Gaza, a finalement été tué, le 16 Octobre courant, par une patrouille de l'armée d'occupation israélienne au cours d'un échange de tirs, à Rafah, et non pas à l'issue de l'une ou l'autre de ces multiples opérations commando déclenchées, par Tsahal, sur la base de renseignements émanant des services secrets israéliens qui l'avaient toujours «raté d'un poil» tant l'homme était sur ses gardes. Avec la mort de Yahya Sinouar, qui détenait les rênes du Hamas depuis l'assassinat d'Ismaïl Hannyeh, le 31 Juillet dernier, à Téhéran, disparait, ainsi, le dernier membre du trio qui avait conduit les opérations du 7 Octobre et qui comprenait Mohammed Deif, le chef de la branche militaire du mouvement de la résistance palestinienne, tué en Juillet dernier après que Marwan Issa, son second, ait été éliminé en mars 2024. Mais s'il est vrai que, comme l'affirme Ziad Majed, politologue franco-libanais et professeur à l'Université américaine de Paris, «le meurtre de Yahya Sinouar (...) est considéré comme un grand succès » pour l'armée d'occupation israélienne et qu'il s'agit, pour le Hamas, d'«un coup dur, politiquement, symboliquement et psychologiquement», il n'en demeure pas moins vrai, toutefois, que rien n'indique que sa disparition va mettre fin à cette guerre qui, d'après des chiffres jugés fiables par l'ONU, a tué plus de 42.000 palestiniens, en l'espace d'une année, dans la bande de Gaza. En outre, tout en applaudissant à l'élimination du leader du Hamas, qui, pour le président Emmanuel Macron, est «une occasion» à saisir, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a souhaité qu'elle puisse donner lieu «à la fin de la guerre à Gaza» et permettre aux protagonistes de s'engager «dans la direction de la paix» car la «sécurité» d'Israël ne pourrait «durablement être garantie qu'à condition que le dialogue et la diplomatie prennent le pas sur la force». Or, bien que pour le président américain, Joe Biden, qui a salué «une bonne journée pour Israël, pour les Etats-Unis et le monde», l'assassinat du leader du Hamas est «l'occasion d'un règlement politique» à Gaza, Ahron Bregman, professeur au département d'études de guerre du King's College de Londres, pour lequel «la paix est un mot trop fort, pour l'instant», s'interroge, néanmoins, sur la capacité d'Israël à «transformer la victoire tactique de la mort de Yahya Sinouar en quelque chose de plus stratégique (alors que) la composition de la coalition israélienne, dont les partenaires d'extrême droite veulent que la guerre continue, n'est pas encourageante» et que rien n'indique, pour l'heure, que le prochain «patron» du Hamas sera moins intransigeant que ses prédécesseurs. En ajoutant à cela le fait que le Premier ministre israélien qui, comme l'a rappelé Ziad Majed, a très bien compris que, vu le «poids» du lobby pro-israélien, aux Etats-Unis, la «complicité et l'inaction de la communauté internationale» ne vont donner lieu à aucune pression américaine à l'heure où la campagne électorale bat son plein, tout laisse penser que Benyamin Netanyahou va continuer sa guerre «jusqu'à l'élection américaine» avec l'espoir que Donald Trump puisse remporter le scrutin présidentiel du 5 Novembre prochain et se réinstaller, à la Maison Blanche, le 20 Janvier 2025. Sachant, enfin, que si l'élimination «accidentelle» de Yahya Sinouar a provoqué la liesse des Israéliens, leur joie a très vite été tempérée par les interrogations portant sur la poursuite de la guerre et le sort des otages, attendons pour voir…