Les spéculations autour de la capacité nucléaire de l'Iran se sont récemment intensifiées à la suite d'une secousse tellurique mystérieuse enregistrée dans une zone désertique de la province de Semnan, au nord de l'Iran, le lundi 14 octobre 2024. Les experts s'interrogent : l'Iran aurait-il réalisé son premier essai nucléaire souterrain ? Ce tremblement de terre inhabituel, avec une intensité mesurée à 4,4 sur l'échelle de Richter, présente des caractéristiques troublantes. Contrairement à un séisme naturel qui démarre doucement avant d'atteindre son pic, cette secousse a été brève et s'est arrêtée immédiatement. De telles anomalies rappellent celles observées lors d'essais nucléaires pakistanais en 1988. Si cela s'avérait, cet événement marquerait un tournant décisif dans le programme nucléaire iranien, avec des implications majeures sur la scène internationale, en particulier pour Israël. Le moment choisi pour cet éventuel essai coïncide avec un climat de tension extrême après les frappes israéliennes du 1er octobre. Ce test pourrait bien être un signal adressé à Tel-Aviv pour dissuader toute autre attaque sur le sol iranien. Fait troublant : la riposte israélienne, traditionnellement rapide et féroce, ne s'est toujours pas matérialisée. Le programme nucléaire iranien : une menace croissante Depuis des années, la question du programme nucléaire iranien est au cœur des préoccupations géopolitiques au Moyen-Orient. Les affirmations récentes d'experts comme Olli Heinonen, ancien directeur adjoint de l'AIEA, ajoutent à l'inquiétude. Selon lui, l'Iran pourrait déjà disposer d'un premier prototype de dispositif nucléaire, et d'ici avril 2025, le pays pourrait posséder jusqu'à dix ogives nucléaires prêtes à l'emploi. Ces déclarations renforcent l'idée que le programme iranien a atteint un stade avancé, malgré les multiples efforts internationaux pour le limiter. Un rapport publié par la Fondation pour la Défense des Démocraties en 2019 évoquait déjà un projet secret iranien baptisé Field Project, visant à construire des sites d'essais nucléaires souterrains. Bien que les analyses de ce think tank néoconservateur aient été remises en question en raison de leur biais évident contre l'Iran, l'accumulation d'indices et de faits concrets ne peut être ignorée. L'Iran a, en effet, accéléré sa production d'uranium enrichi, atteignant désormais des stocks estimés à 160 kilos, soit vingt-deux fois la limite fixée par l'accord de 2015. D'après les estimations du directeur de la CIA, William Burns, ce stock permettrait à l'Iran de produire une bombe nucléaire en seulement une semaine. Le programme nucléaire iranien représente un danger critique pour la sécurité régionale et internationale. Si, officiellement, l'Iran n'a pas encore d'arme nucléaire fonctionnelle, il est indéniable que le régime des mollahs s'en approche dangereusement. Pour l'État hébreu, un Iran doté de la bombe serait une véritable catastrophe géopolitique. Un régime iranien nucléarisé deviendrait quasiment intouchable, une nation sanctuarisée, capable de se protéger contre Israël, mais également contre toute intervention internationale, suivez d'autres regards. Danger désormais de plus en plus tangible L'Iran joue un jeu complexe, entre montée en puissance discrète et provocations mesurées. La communauté internationale, en particulier les États-Unis et Israël, doit répondre avec force et diplomatie pour éviter que cette situation ne dégénère. Mais, la marge de manœuvre devient toujours plus étroite. Si Israël semble aujourd'hui hésiter à riposter, c'est peut-être parce que Téhéran a franchi une ligne rouge invisible. La menace nucléaire iranienne est désormais plus tangible que jamais. Dans ce contexte, le Maroc, bien qu'éloigné géographiquement, doit rester vigilant. L'Iran, par ses alliances stratégiques, notamment avec l'Algérie et le Hezbollah, a prouvé qu'il pouvait exporter son influence déstabilisatrice bien au-delà du Moyen-Orient. La capacité nucléaire de l'Iran, si elle se concrétisait, risquerait de bouleverser l'équilibre des pouvoirs dans la région, mettant en péril les intérêts stratégiques de nombreux pays, y compris le Maroc. Les récentes secousses telluriques, qu'elles soient d'origine naturelle ou provoquées, ne font qu'ajouter de l'urgence à une situation déjà "explosive". L'Iran pourrait être à quelques mois de posséder un arsenal nucléaire, et cela pourrait forcer les puissances mondiales à revoir leur approche vis-à-vis de ce pays. A quoi joue l'Iran avec le Maroc ? L'Iran, avec sa stratégie insidieuse et ses alliances avec des acteurs régionaux anti-marocains notamment dans le dossier du Sahara, doit être perçu comme un levier supplémentaire dans la politique de déstabilisation menée par Téhéran. Cette approche ne laisse que peu de place au doute quant aux intentions hostiles de l'Iran dans sa quête d'influence au Maghreb, et plus largement sur le continent africain. L'Iran, joue un rôle ambigu et souvent hostile quant aux intérêts marocains, notamment dans le cadre de la question du Sahara marocain, et cela a été prouvé dernièrement devant les Nations Unies. Pour rappel, le Maroc a découvert des liens entre Téhéran et la milice du polisario, dans des tentatives claires de contrer les intérêts et menacer la souveraineté marocaine. Cette situation trouve son origine dans les alliances stratégiques de l'Iran avec certains acteurs régionaux, en particulier l'Algérie et, par extension, le polisario. Cette alliance constitue une menace pour la stabilité du Maroc, mais également pour l'équilibre géopolitique de la région nord-africaine.