Selon le journal britannique Sunday Times, Israël planifierait la destruction à l'arme atomique des sites iraniens de développement nucléaire. Le gouvernement israélien dément. D'après le Sunday Times du dimanche 7 janvier 2007, Israël a échafaudé des plans secrets pour détruire les sites iraniens d'enrichissement d'uranium au moyen d'armes tactiques nucléaires Citant plusieurs sources militaires israéliennes, le journal dominical britannique ajoute que deux escadrilles de l'armée de l'air se sont exercées en vue d'un éventuel bombardement de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran, avec des bombes à pénétration contenant de l'uranium appauvri, connues sous le nom de "bunker busters". Une porte-parole du gouvernement israélien, Miri Eisin, a refusé de commenter l'article du Sunday Times. Israël ne s'exprime jamais sur son arsenal nucléaire présumé, selon une stratégie d'"ambiguïté volontaire" destinée à empêcher une course régionale aux armes nucléaires. Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré lors d'une conférence de presse que cet article prouvait "à l'opinion publique mondiale que le régime sioniste (Israël) est la principale menace à la paix mondiale et pour la région". "Aucune action ne demeurera sans réponse et l'envahisseur va rapidement regretter ses actes", a-t-il dit. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a souhaité qu'Israël soit rayé de la carte. Israël a affirmé de son côté qu'il ne laissera pas l'Iran acquérir la bombe. Frappes préventives Malgré les sanctions prises contre elles en raison de leur programme nucléaire, les autorités iraniennes ont toujours l'intention d'installer 3.000 centrifugeuses à Natanz, où deux cascades de 164 centrifugeuses sont déjà en service. Deux autres sites iraniens, un réacteur à eau lourde à Arak et des infrastructures de transformation d'uranium à Ispahan, seraient visés de leur côté par des bombes conventionnelles, poursuit le Sunday Times. Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté à l'unanimité en décembre l'adoption de sanctions pour tenter de dissuader l'Iran de poursuivre son programme d'enrichissement d'uranium. Si Téhéran revendique le droit de développer son propre nucléaire civil, les puissances occidentales craignent que la république islamique accède à la technologie lui permettant de fabriquer l'arme atomique. Malgré les sanctions, l'Iran compte poursuivre ses travaux d'enrichissement car ses intentions, dit-elle, sont pacifiques. Israël a toujours refusé d'écarter l'hypothèse de frappes préventives, à l'image du raid aérien lancé en 1981 contre un réacteur nucléaire en Irak, mais beaucoup d'analystes estiment que dans le cas de l'Iran, Israël ne pourrait se lancer seul dans une telle offensive. Des pilotes s'entraîneraient Le Sunday Times ajoute que les plans israéliens prévoient l'utilisation de bombes conventionnelles à guidage laser pour percer des "tunnels" dans les objectifs. Des ogives nucléaires seraient ensuite tirées dans les orifices afin qu'elles explosent en profondeur dans le sous-sol et que les retombées radioactives s'en trouvent limitées. Selon le quotidien, des pilotes de Tsahal ont effectué ces dernières semaines des vols jusqu'à Gibraltar pour s'entraîner sur la distance de 3.200 kilomètres aller-retour qui sépare Israël des cibles iraniennes. Parmi les itinéraires envisagés, l'un deux survolerait la Turquie. Le Sunday Times cite également des sources qui précisent toutefois que le recours à des frappe nucléaires serait décidé seulement si une attaque conventionnelle était écartée et si les États-Unis refusaient d'intervenir. Washington n'exclut pas l'option militaire mais privilégie pour l'heure la voie diplomatique. Le journal ajoute que les informations sur cette menace pourraient avoir filtré afin de faire pression sur l'Iran pour qu'elle renonce à ses projets. En décembre, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a semblé reconnaître à mots couverts qu'Israël possédait l'arme atomique, avant que son entourage n'oppose un démenti à ses propos. Démenti formel Israël a démenti les informations publiées par le Sunday Times. "Cette histoire est inexacte. Israël appuie à 100% les efforts de la communauté internationale pour stopper le programme nucléaire iranien", a déclaré Mark Regev, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, ajoutant que""Israël soutient totalement la résolution 1737 (de l'ONU) et la communauté internationale doit être prête à prendre des mesures plus sévères contre l'Iran". Le ministre israélien de l'Intégration des nouveaux immigrants, Zeev Boïm, a quant à lui qualifié de "rumeurs" les informations du journal britannique.