Depuis le début de son mandat, le gouvernement a pu réaliser d'importantes avancées dans le domaine de l'énergie, stimulant parallèlement l'investissement et la création d'emplois, a souligné la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali lors de la séance hebdomadaire des questions orales tenue ce mardi 17 décembre 2024 à la Chambre des conseillers. « Un cadre organisationnel, administratif et institutionnel rigoureux a été instauré, accompagné d'un plan d'infrastructure intégré, conformément aux hautes instructions royales. L'objectif est d'assurer une gestion efficiente de la transition énergétique et de relever les défis mondiaux du secteur« , a-t-elle soutenu. La ministre a fait savoir que la réactivité de son département a permis la validation de nombreux projets dans les énergies renouvelables, pour un volume d'investissement de près de 17 milliards de dirhams depuis fin 2021, générant plus de 200 emplois directs et des milliers d'emplois indirects. Grâce à ces initiatives, la part de la capacité électrique issue de sources renouvelables a bondi de 37% à la fin de 2021 à plus de 44% cette année, marquant ainsi une progression de sept points. Concernant les hydrocarbures, l'autorisation de plus de 590 stations-service, représentant un investissement d'environ 1,7 milliard de dirhams, a été octroyée, propulsant la création de 2.950 emplois, a-t-elle dévoilé. Parallèlement, « le ministère poursuit ses efforts pour soutenir les projets du secteur privé, notamment en augmentant les capacités de stockage qui devraient atteindre environ 1,8 millions de mètres cubes d'ici 2030, équivalent à environ 41 jours supplémentaires de consommation nationale actuelle de produits pétroliers, un investissement s'élevant 5 MMDH. Il est prévu que cela contribue à la création de plus de 3.600 emplois directs, sans compter les milliers d'emplois indirects, et ceci dans le contexte des contraintes énergétiques qui ont impacté le coût de production, notamment de l'électricité« , a-t-elle noté. Et de préciser: « Ce poids financier a été supporté par l'Etat, en particulier durant les années 2022 et 2023. Néanmoins, nous avons su mettre en œuvre des transformations significatives et des réformes stratégiques qui ont permis de diminuer le coût de l'électricité grâce à des investissements concurrentiels. Nous avons réussi à abaisser le coût de production des énergies renouvelables, y compris celui des batteries, à moins de 40 centimes par kilowattheure, avec des seuils parfois proches des 30 centimes par kilowattheure pour la production d'énergie électrique« . Selon Benali, l'enjeu de la compétitivité en matière d'efficacité énergétique, ou davantage, la nécessité de réduire les factures pour les consommateurs, a longtemps été un aspect négligé, alors qu'il représente le second pilier de la stratégie énergétique nationale établie en 2009. En outre, le ministère a lancé, en 2022 et 2023, d'une initiative sans précédent qui a facilité la réalisation d'une réforme approfondie de plusieurs textes législatifs, y compris la loi 47.09 relative à l'efficacité énergétique. De plus, pour la première fois, il a pu distribuer directement des primes aux consommateurs afin de promouvoir l'économie d'énergie. Cette expérience unique a démontré une économie de 800 gigawattheures, équivalente à la consommation annuelle de la ville de Meknès, a expliqué Benali. Par ailleurs, des mesures stratégiques ont été mises en œuvre pour rendre l'énergie propre et compétitive, marquant ainsi une première historique dans le Maroc où l'énergie est produite à partir de sources renouvelables, éoliennes et solaires. « Nous avons instauré un cadre institutionnel clair pour gouverner le secteur énergétique, en réponse aux orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a appelé à une réforme approfondie de l'Autorité Nationale de Régulation de l'Electricité« , a poursuivi la ministre. Elle a ajouté: « A ce jour, nous avons atteint 5.300 mégawatts en énergies renouvelables, soit une progression de 7,3%, avec l'éolien surclassant l'hydroélectricité. Ces projets couvrent un cinquième de la demande nationale, et nous avons accordé des licences pour plus de 2.000 mégawatts, la capacité la plus élevée jamais autorisée pour le secteur privé. En outre, nous avons multiplié par cinq le rythme des investissements en termes d'énergies renouvelables, passant de 3,5 MMDH par an avant 2021, à 15 MMDH annuellement, avec une programmation de 30 MMDH d'investissements futurs, tout en développant une ligne de connexion électrique de 3 gigawatts entre le sud et le centre du Royaume« . Quant à l'hydrogène vert, Benali a évoqué l'Offre Maroc que le gouvernement a élaboré en vue de développer ce secteur, et a commencé sa mise en œuvre conformément aux hautes directives royales. Cette initiative marque l'aboutissement de 15 années d'expérience dans le développement des énergies nouvelles au Maroc et de plus de 32 ans d'attraction des investissements privés dans le secteur énergétique. Un travail minutieux a été réalisé pour mobiliser le foncier dans cinq régions prometteuses, tout en établissant un cadre réglementaire et institutionnel adapté à cette nouvelle économie, visant à moderniser les secteurs industriels, notamment ceux utilisant l'ammoniac vert, l'électricité et les transports. L'hydrogène vert émerge comme une opportunité significative pour renforcer l'offre énergétique nationale, a indiqué la ministre. Un autre élément clé est le développement de la flexibilité du système électrique, avec une intensification de l'utilisation du gaz naturel, des investissements dans le stockage de toutes les matières énergétiques, y compris les produits pétroliers et gaziers. Ces efforts ont redynamisé l'intérêt des investisseurs pour un secteur précédemment négligé. De surcroît, le ministère a établi une feuille de route pour le développement des infrastructures gazières, y compris les pipelines avec un investissement de 43 MMDH, visant à répondre aux besoins industriels et à générer des milliers d'emplois. Parallèlement, un projet de loi relatif au gaz naturel est en cours d'approbation, contribuant à cette dynamique. L'intégration industrielle locale sera renforcée par des initiatives de recherche et d'innovation, prévoyant la création de 250.000 à 350.000 emplois d'ici 2050 et 150.000 à 250.000 d'ici 2030 dans le cadre de la stratégie nationale de transition énergétique à faibles émissions de carbone. La ministre a conclu en insistant qu'il est essentiel d'améliorer le cadre juridique pour faciliter cette transition en adoptant les lois et règlements nécessaires.