Contrairement à ce que claironne Netanyahu, l'armée israélienne estime qu'un accord sur le programme nucléaire iranien pourrait être bénéfique pour la sécurité d'Israël, ont rapporté jeudi plusieurs médias israéliens en citant un haut responsable militaire. Un discours tranche avec celui du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui présente régulièrement le probable accord entre les grandes puissances et Téhéran comme une menace "mortelle" pour la sécurité d'Israël. Lors d'un échange à huis clos avec des journalistes israéliens, le responsable de l'armée israélienne a estimé que l'accord pourrait permettre de se faire une idée plus précise des intentions de l'Iran, qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent de vouloir se doter de la bombe atomique. Il a ajouté que le renforcement de l'inspection des sites nucléaires iraniens et la diminution de l'enrichissement de l'uranium par Téhéran "permettent de penser que dans les années à venir, la menace (pour Israël) va diminuer". On confirme de source militaire l'authenticité de ces propos, qui font écho à d'autres déclarations récentes de responsables militaires disant s'inquiéter davantage du soutien apporté par Téhéran à ses alliés au Syrie et dans la bande de Gaza que de son programme nucléaire. Reprise des négociations à Vienne L'Iran et le groupe des six ont commencé jeudi un nouveau cycle de négociations nucléaires à Vienne visant à préparer un document préliminaire pour un accord possible sur le nucléaire iranien d'ici le 30 juin. Abbas Araqchi, haut négociateur iranien en nucléaire, a rencontré Helga Schmid, vice-commissaire européenne en charge de la politique étrangère et qui représente les six puissances mondiales, pour tenter de trouver des solutions aux problèmes qui entravent les négociations. L'Iran et le groupe des 5+1 des grandes puissances (Grande-Bretagne, Chine, France, Russie, Etats-Unis plus l'Allemagne) ne se sont pas mis d'accord sur des inspections des sites nucléaires iraniens prévues par le protocole additionnel du Traité de la Non-Prolifération nucléaire, a déclaré M. Araqchi, cité par la chaîne de télévision IRIB TV. "L'Iran n'acceptera pas que ses sites militaires soient inspectés", a réitéré M. Araqchi, alors que l'Occident insiste pour accéder à des sites militaires iraniens soupçonnés de poursuivre une activité nucléaire à des fins militaires. "Malgré des progrès importants dans la préparation de l'accord, il reste beaucoup à faire", a souligné le négociateur iranien. Le 24 novembre 2013, les puissances mondiales et l'Iran ont atteint un accord intérimaire sur le programme nucléaire iranien, qui demandait à l'Iran de suspendre des activités nucléaires sensibles en échange de réductions de sanctions afin de gagner du temps pour les efforts diplomatique.