Ce lundi à quelques jours du 25 septembre, journée d'hommage national aux Harkis, le président Emmanuel Macron organisera une cérémonie à l'Elysée pour rendre hommage aux harkis et supplétifs qui ont combattu aux côtés de l'Armée française durant la Guerre d'Algérie, de 1954 à 1962. Quelque 300 personnes, issues notamment d'associations de Harkis, de la « mémoire », « d'anciens combattants », ont été conviées à l'évènement. En effet, le souhait du président français Emmanuel Macron est de, « Franchir un nouveau pas » dans la « reconnaissance du manquement qui a été fait aux Harkis mais également au manquement de la République française à ses propres valeurs « . Le Chef de d'Etat français selon l'Elysée a appelé à ouvrir le « chantier de la réparation ». C'est une initiative assez rare et qui mérite d'être relevée que cet hommage à ceux qui ont servi la France et qui pour beaucoup été abandonnés. Il est a remarqué que 61 ans plus tard l'histoire semble se répéter avec l'Afghanistan. « Les Harkis » sont ces anciens combattants – jusqu'à 200.000 hommes – recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) qui opposa des nationalistes algériens à la France. A l'issue de cette guerre, les Harkis ont été abandonnés par la France et nombre d'entre eux ont été victimes de massacres de représailles en Algérie après l'indépendance. Entre 60 000 et 70 000 milliers de harkis se retrouvèrent à la portée de leurs tortionnaires algériens et furent torturés et massacrés. Alors que plusieurs dizaines de milliers d'entre eux, accompagnés parfois de femmes et d'enfants, furent transférés en France par l'armée et ont transité entre 1962 et 1965 pour la majorité dans des «camps de transit et de reclassement», aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes. En 1962, l'Algérie a eu son indépendance et si certains Harkis ou soldats supplétifs ayant combattu pour la France durant près de dix ans ont été parqués dans les six camps de transit en France, une grande majorité n'a pas eu l'autorisation de venir dans l'Hexagone. Le gouvernement français de l'époque l'avait interdit alors que tout le monde savait que le FLN (Front de libération nationale) ne respecterait pas les accords d'Evian interdisant, entre autres, les représailles contre ceux qui avaient servi la France. Depuis, il y a eu diverses procédures d'indemnisation installées au fil du temps délivrées au compte-goutte depuis 1965 et ce n'est que le 25 septembre 2016, que le président François Hollande a reconnu la «responsabilité» de la République « dans l'abandon des Harkis ». Pour son successeur, le président Macron, il s'agira d'aller lundi, «au-delà de ce que la République a déjà fait» et faire un «nouveau pas» en «direction des porteurs de la mémoire harki».