Les contours de la composition du prochain gouvernement en Tunisie, semblaient se dessiner vendredi soir à l'issue d'une réunion entre le chef du gouvernement Habib Jemli et plusieurs membres de partis politiques. Après d'âpres négociations et des coups bas en coulisses, le pouvoir tunisien semble avoir accordé ses violons pour annoncer la nouvelle. Le chef du gouvernement chargé, Habib Jemli a assuré à l'issue d'une réunion qu'il a eue avec les leaders d'Ennahdha, de Tahya Tounes, d'Attayar et du Mouvement du Peuple, qu'une avancée considérable a été enregistrée dans le consensus entre les différentes parties et sur les grandes lignes du programme du gouvernement. Habib Jemli a par ailleurs ajouté qu'il était heureux d'avoir relevé un bonne volonté de la part des partis pour dépasser les clivages politiques, assurant que les pourparlers se termineront ce samedi. Le nouvel exécutif comportera des ministres membres des partis, des personnalités indépendantes et des compétences nationales, a-t-il assuré. Selon Kais Argoubi, conseiller en charge des médias auprès du chef du gouvernement désigné, les résultats finaux des consultations sur le prochain gouvernement et sa composition devraient être annoncées dans les tout prochains jours. Une information partagée par Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste arrivé en tête des élections légsilatvies et patron du Parlement, qui a déclaré qu'il y avait une forte possibilité d'annoncer la composition du gouvernement « au début de la semaine prochaine« . Quatre partis sont pressentis pour composer l'exécutif emmené par Habib Jemli, il s'agit des mêmes formations politiques qui ont été reçues vendredi par le chef du gouvernement, à savoir, Ennahdha, le Courant démocratique, Echaab et Tahya Tounes du Premier ministre sortant Youssef Chahed. Il semblerait donc que le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes, soit éliminé de la course au pouvoir. Chez la presse tunisienne, les dernières tractations en vue de la formation du nouvel exécutif ont fait surgir les pratiques hostiles du Mouvement Ennahda. Le parti islamiste n'a pas lésiné sur les efforts pour appliquer la politique du « séparer pour mieux régner« . Le bloc parlementaire de la coalition Al Karama a éclaté à cause du parti de Rached Ghannouchi (qui eu peur du poids des blocs parlementaires à l'ARP), même chose pour l'alliance entre le Courant Démocratique et le Mouvement du Peuple qui a été divisée par le même parti qui a engagé des tractations avec l'une des formations et en délaissant l'autre. Et, au sein même du Mouvement démocratique, des divisions ont été observées, avec d'un côté une partie qui a cherché à négocier avec Ennahda en acceptant toutes les conditions de ce dernier, tandis que l'autre partie a refusé de courber l'échine.