Le Premier ministre tunisien désigné, Habib Jemli, a annoncé jeudi 2 janvier, la composition finale de son gouvernement de compétences nationales indépendantes. Mais cette composition n'est pas du goût de la plupart des partis et risquerait de ne pas avoir le confiance du Parlement. Le chef du gouvernement tunisien désigné, a fait part de la finalisation de la composition de son gouvernement formé de compétence technocrates, après l'échec des pourparlers avec certains partis qui se sont retirés de la table des négociations en raison de la part de portefeuilles réservés aux compétences technocrates mais aussi au refus de Habib Jemli de divulguer ses choix. Jemli a indiqué lors d'une conférence de presse que la nouvelle équipe est composée de compétences nationales et de la diaspora, tout en respectant la parité homme-femme, en réservant un quota de « 40% aux femmes » avec une moyenne d'âge de 50 ans. D'après les mêmes sources, plusieurs de ces ministrables ne sont pas connus de l'opinion publique et des partis politiques, mais il semblerait que certains aient une relation de près ou de loin avec des partis, notamment Ennahda. D'ailleurs ce parti là, grand vainqueur des élections législatives et dont le patron, Rached Ghannouchi a pris la présidence de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), le Parlement tunisien, ne s'est pas caché pour faire part de son mécontentement voire son refus de certains noms. Plusieurs partis politiques et blocs parlementaires n'ont pas caché leur réticence vis à vis de ce gouvernement qui risque de ne pas obtenir la confiance du Parlement. Le poids d'Ennahda dans les négociations antérieures et actuelles s'est révélé si lourd, que l'un des leaders de ce parti d'inspiration islamiste, Samir Dilou a annoncé jeudi que Habib Jemli était actuellement en train de revoir certains noms de la liste qu'il avait présentée mercredi au président Kais Saied. Selon ce dernier, certains noms sont refusés par Ennahda, Ces noms ayant, selon Samir Dilou, fait l'objet d'opposition de la part du parti Ennahdha, de l'INLUCC, l'autorité contre la corruption ainsi que de l'opinion publique. En mentionnent l'INLUCC, cela ne fait pas de doute, des personnalités proches du parti Qalb Tounes seraient visées. Et pour cause, depuis le début des concertations pour la formation de ce gouvernement, les membres d'Ennahda ont accusé des membres de ce parti d'avoir un profil douteux. Pour le membre d'Ennahda, le parti ne serait d'autant plus, pas d'accord avec la décision unilatérale du chef du gouvernement désigné de ne choisir que des profils indépendants et sans concertation. Alors que Habib Jemli a fait parvenir la liste finale de son exécutif au président Kais Saied, ce dernier a annoncé à travers son cabinet qu'en vertu de l'article 89 de la constitution tunisienne, le chef d'Etat avait signé une correspondance adressée au président du parlement Rached Ghanouchi après avoir reçu la liste des noms composant le gouvernement de Habib Jemli.