La formation du nouveau gouvernement en Tunisie semble encore loin d'être terminée. Dimanche, alors que le Premier ministre Habib Jemli ainsi que plusieurs autres personnes ont affirmé qu'une annonce du nouveau gouvernement ne saurait tarder, le chef de l'exécutif fait face à une première défection. Si on affirmait que la composition du prochain exécutif allait se faire par 4 formations politiques, l'une d'entre elles s'est déjà désistée, mettant à mal, encore une fois, le chef du gouvernement désigné par le président Kais Saied. C'est en effet, le Mouvement du peuple qui a annoncé qu'il ne participerait pas au prochain gouvernement. Dimanche, lors d'une conférence de presse, le secrétaire général du parti Echaab, Zouheir Maghzaoui, a expliqué la décision du parti par trois éléments. Le premier étant que le parti a de grandes réserves sur les « indépendants » qui formeront l'exécutif. Selon lui ce sont des « pseudo-indépendants » et ne le sont en aucun cas. En outre, Habib Jemli souhaite confier 10 ministères à caractère économique et de développement à ces derniers. Le second point qui a refroidit Echaab se rapporte à la déclaration politique de Habib Jemli qui se trouve « insuffisante » et « floue ». Enfin, le troisième point invoqué par le Mouvement du peuple c'est le refus du chef du gouvernement de discuter de la composition du prochain exécutif, estimant qu'il s'agissait de ses prérogatives à lui seul. Le Mouvement du peuple a donc annoncé son refus de faire partie du prochain gouvernement sous ces conditions, et ne votera pas sa confiance. Le parti semble toutefois vouloir garder la porte ouverte si Habib Jemli fait des concessions. Ce dernier, a lui aussi donné une conférence de presse cet après-midi pour affirmer qu'il n'a toujours pas reçu de réponse officielle des partis concernés. Cherchant à faire bonne figure, Habib Jemli a affirmé qu'il avait d'autres scénarios en tête qu'il pourrait mettre en place, tout en ajoutant que la Tunisie aura son nouveau gouvernement courant cette semaine. Signe que les choses vont mal, les dirigeants et membres du bureau politique d'Ennahdha ont convoqué une réunion d'urgence au siège du parti pour réfléchir aux moyens pour sortir de l'impasse des négociations. Selon la presse tunisienne, Tahya Tounes et le courant démocratique ont eux aussi refusé de faire partie du gouvernement de Habib Jemli qui, il faut le dire, même s'il se réclame indépendant est un proche des islamistes d'Ennahda, le parti jugé responsable des manigances et des coups bas qui ont alimenté les tractations de la formation du gouvernement.