Au moins 95 habitants du village dogon de Sobane-Kou, dans le centre du Mali, ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par des hommes armés. Cette attaque contre un village de la zone de Bandiagara, à l'est de Mopti, fait suite au massacre le 23 mars de quelque 160 Peuls attribuée à des chasseurs dogons dans cette région, proche de la frontière avec le Burkina Faso, devenue la plus violente du pays. Depuis janvier 2018, la division des droits de l'homme et de la protection de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a documenté 91 violations des droits de l'homme commises par des chasseurs traditionnels contre des membres civils de la population peule, dans les régions de Mopti et de Ségou, ayant fait au moins 488 morts et 110 blessés. Inversement, des groupes armés d'autodéfense de la communauté peule ont commis 67 violations des droits de l'homme contre la population civile de la région de Mopti durant la même période, ayant causé 63 morts et 19 blessés, selon la mission onusienne. Reportage.