Antonio Guterres appelle à renouveler le mandat de la mission de maintien de la paix et à redéployer des troupes dans le centre du Mali, et ce à quelques semaines d'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'avenir de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Hier encore, plusieurs sources locales concordantes faisaient état du décès de deux soldats maliens mercredi dernier dans l'explosion d'une mine entre Ghatilemou et Dioura, dans le Cercle de Ténenkou, région de Mopti. Le véhicule des Fama, les Forces armées maliennes, a sauté sur une mine, posée par des hommes armés non identifiés, tuant les deux occupants et endommageant totalement leur engin. Un renfort a été dépêché sur les lieux afin de retrouver et de traquer les assaillants qui ont disparu dans la nature, selon les mêmes sources. Dans son rapport remis au Conseil de sécurité, Antonio Guterres s'inquiète également de l'augmentation des attaques contre les civils dans la région du centre du Mali. Il y fait état de plusieurs attaques intercommunautaires mais aussi visant les forces de sécurité et la Minusma qui restent des cibles privilégiées pour les terroristes. 67 soldats maliens et 4 casques bleus sont morts cette année dans des attaques. La Minursa précise qu'un total de quelque 250 personnes ont tuées dans le centre du Malien l'espace de six mois. Pour rappel, le 23 mars, près de 160 peules sont morts dans l'attaque du village de Ogossagou. Ce massacre visant cette communauté est le plus meurtrier depuis 2012. Le rapport de Guterres point du doigt l'apparition de groupes d'autodéfense ethniques et de la prolifération d'armes. Le SG de l'ONU a, de ce fait, appelé le gouvernement malien à protéger les civils et à prendre « des engagements forts » pour mettre fin à l'impunité et éviter l'escalade vers de nouvelles « atrocités ».