C'est une découverte scientifique qui révolutionnera le rendement agricole non seulement au Maroc mais dans l'Afrique de l'Ouest. Des chercheurs ont mis au point une technique de culture du blé dur dans des conditions d'extrême chaleur. A l'origine de la découverte, une équipe de chercheurs du Centre international pour la recherche agricole dans les régions arides (ICARDA). De concert avec l'Université Mohammed V, le Centre national de recherche agronomique et de développement agricole (CNRADA- Mauritanie) et l'Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA-Sénégal), les initiateurs du projet ont réussi à développer une solution de nature à ouvrir la voie à de nouvelles possibilités de cultiver le blé dur face à la hausse des températures et la diminution des rendements agricoles, causée par le réchauffement climatique. Des techniques de sélections moléculaires non génétiquement modifiées (non OGM) ont été employées pour développer un ensemble de variétés de blé dur tolérantes à des températures d'une moyenne de 35 à 40 degrés, le long du bassin du fleuve Sénégal, en Mauritanie et au Sénégal, ainsi qu'au Maroc.
Les premiers tests menés à Sefrou et dans les régions d'Agadir Marrakech et Safi ont d'ailleurs été concluants. Des variétés de blé dur y ont été cultivés dans des conditions de haute chaleur des mois d'été, ce qui a permis de noter l'adaptabilité et le bon rendement de ces nouvelles graines au Maroc. ICARDA on Twitter Selon les initiateurs de ce projet de recherche, les graines découvertes poussent extrêmement vite, en seulement 92 jours et permettraient donc aux agriculteurs de la région du fleuve Sénégal de cultiver du blé entre les deux saisons du riz. Plus encore, les graines de blé récoltées étant de qualité industrielle supérieure si elles sont développées à grande échelle, cette découverte pourrait assurer 600.000 tonnes de nourriture nouvelle ou 180 millions d'euros de revenu supplémentaire pour les petits agriculteurs de la région. Face au défi du changement climatique, impliquant l'augmentation des températures, cette découverte serait une solution prometteuse pour l'Afrique de l'Ouest, mais aussi le Maroc et ses zones sahariennes", a fait savoir M. Filippo Bassi, chercheur au sein de l'ICARDA, ajoutant que l'application des résultats de la recherche d'ICARDA permettrait dans le futur, l'essor d'un marché africain dans l'idée d'une coopération Sud-Sud, au niveau de la semoule de blé dur. Le chercheur à l'ICARDA a, dans ce sens, noté que cette recherche a abouti à la découverte au Maroc d'une variété résistante à la chaleur déjà enregistrée en 2017 au catalogue des variétés nationales, faisant savoir que les semences sont prêtes à l'utilisation.Les agriculteurs ont ainsi pris conscience des avantages qu'offre cette variété de semence qui peut être facilement cultivée, moyennant un investissement minimum. Grands consommateurs de blé dur, les pays d'Afrique de l'ouest importent plus de la moitié des graines qu'ils utilisent, d'où la nécessité de mener des recherches en la matière en vue d'améliorer la subsistance des personnes avec peu de ressources dans les régions arides.