Le Ghana et le Maroc ont conclu un accord prévoyant l'exemption de visa pour l'ensemble des catégories de voyageurs des deux pays. L'annonce en a été faite par le ministre ghanéen des affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, qui a précisé que le texte serait prochainement soumis au Parlement pour ratification. Au-delà de cette mesure, Accra et Rabat entendent approfondir leurs relations dans des secteurs clés tels que l'agriculture, le tourisme et la sécurité. Cette ambition commune a été réaffirmée lors d'un échange entre M. Ablakwa et l'ambassadrice du Maroc au Ghana, Imane Ouaadil. Cette déclaration intervient alors que des rumeurs infondées, largement relayées sur les réseaux sociaux, font état de prétendues attaques contre des ressortissants africains au Maroc. L'ambassadrice a tenu à écarter ces allégations, affirmant que les Ghanéens et l'ensemble des Africains établis dans le royaume y résident en toute sécurité. Dans un registre académique, le Maroc a également annoncé le doublement du nombre de bourses accordées aux étudiants ghanéens, porté de 90 à 180 à compter de cette année. I have held fruitful and assuring discussions with the Moroccan Ambassador to Ghana, Her Excellency Imane Ouaadil. She has assured that Ghanaians and all Africans living in Morocco are safe contrary to the widely circulated videos on social media falsely claiming that some 700... pic.twitter.com/67gXV8WV5z — Sam Okudzeto Ablakwa (@S_OkudzetoAblak) March 23, 2025 Pour rappel, le 7 janvier, le Ghana a annoncé la suspension de ses relations diplomatiques avec la "rasd", entité autoproclamée du Polisario. Cette décision, officialisée dans une note du ministère ghanéen des affaires étrangères et de l'intégration régionale, a été transmise aux autorités marocaines. Accra a également informé l'Union africaine et l'Organisation des Nations unies de sa nouvelle position, tout en saluant "les efforts sincères de Rabat en vue d'une solution agréée par l'ensemble des parties". Le Ghana avait reconnu la "rasd" en 1979, avant d'entretenir des relations fluctuantes avec cette entité au fil des décennies. Un basculement diplomatique en Afrique Avec cette annonce, Accra rejoint la liste des Etats africains ayant réévalué leur position sur le Sahara. Depuis 2000, quarante-six pays, dont treize en Afrique, ont choisi de rompre ou de suspendre leurs relations avec la "rasd", témoignant d'une évolution sans précédent des équilibres au sein du continent. Ce choix s'inscrit dans un rapprochement plus large entre le Maroc et plusieurs nations africaines, fondé sur des liens économiques, politiques et culturels appuyés. Rabat, qui a multiplié les accords bilatéraux et les projets de coopération, poursuit ainsi son ancrage auprès de ses partenaires du continent.