« La convertibilité du dirham en question : manifeste pour la transition d'une convertibilité désordonnée à une convertibilité ordonnée » est l'intitulé du nouvel ouvrage de l'économiste spécialiste des politiques de change, Omar Bakkou. Préfacé par Fathallah Oualalou, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), ce livre se propose d'analyser la politique de contrôle des changes (politique qui définit le cadre réglementaire régissant la convertibilité du dirham en devise), à l'aide d'une batterie d'outils scientifiques empruntés à la littérature économique développée à ce sujet. « Ce livre est constitué de deux parties : la première est d'ordre théorique. Elle interpelle les différents concepts de la politique de change et sa place dans les ajustements macro-économiques des différents pays. L'auteur interroge aussi les aspects théoriques de la politique de change, ses fondements, ses déterminants et sa propension à évoluer dans le cadre d'une stratégie de libéralisation en proposant des typologies de politiques de change de différents pays », souligne M. Oualalou. Tout au long de l'ouvrage, l'auteur est arrivé à maîtriser le dialogue entre la théorie et la pratique, fait-il remarquer. Le livre aboutit à la principale conclusion que « le dirham est déjà totalement convertible sur le plan macroéconomique, mais d'une manière désordonnée », selon l'auteur de l'ouvrage. Cette qualification symbolise, d'après l'auteur, l'idée que le dirham se convertit librement, et « selon des règles souvent moins rigoureuses que celles en vigueur dans les pays ayant une monnaie totalement convertible, pour la réalisation des opérations économiques majeures, alors que la monnaie nationale ne peut être convertie pour la réalisation de certaines opérations minuscules sans aucun enjeu économique ». Pour réajuster ce régime, l'ouvrage propose un plan de réforme destiné à organiser la transition vers un autre qualifié de « régime de convertibilité ordonnée », soit un régime fondé sur des règles qui le rendent, d'une part, compatible avec le modèle libéral adopté par le Maroc depuis le début des années 1990 et, d'autre part, efficace sur le plan de la régulation des transactions économiques du Maroc avec l'étranger. La première partie de ce livre est structurée en deux chapitres, le premier étant consacré aux aspects conceptuels relatifs à la politique de contrôle des changes et le deuxième aux aspects théoriques relatifs à la politique de contrôle des changes, fait savoir M. Bakkou. Quant à la 2ème partie, elle mobilise les outils conceptuels et théoriques pour la réalisation d'une étude globale de la politique de contrôle des changes adoptée par le Maroc. Cette étude est structurée également en deux chapitres, le premier portant sur la description de la politique de contrôle des changes au Maroc. Cette description concerne les deux aspects de cette politique, à savoir le régime de contrôle des changes et la réglementation des changes. Le deuxième chapitre a pour objet, quant à lui, d'opérer une « analyse stratégique » de la politique de contrôle des changes. Il s'étale sur deux volets, un premier consacré au diagnostic de la politique de contrôle des changes adoptée par le Maroc, et un deuxième portant sur l'élaboration d'une stratégie de réforme de la politique de contrôle des changes du Maroc.