* Etisalat na pas encore dit son dernier mot. * La venue dOrange est synonyme de duel au Maroc entre Vivendi et France Telecom. * «Méditel» deviendra-il «Orange» ? Qui du français Orange ou de lémirati Etisalat sera le prochain actionnaire de Méditel ? Difficile jusquà présent de répondre à cette interrogation. Pourtant, tout laissait croire que les tractations étaient closes et que lopérateur de téléphonie, qui devait sasseoir autour de la table des actionnaires du deuxième opérateur national, allait se nommer Orange. Marc Rennard, Directeur exécutif de la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie (Amea) d'Orange-France Télécom, aurait même fait le déplacement la semaine dernière au Maroc en vue de finaliser les négociations et permettre ainsi à Orange dacquérir 40% de Méditel. Coût de lentrée : 650 millions deuros (7,2 milliards de DH). Mais, (petite ?) surprise. Jamal Al-Jarwan, directeur à linternational dEtisalat, vient de faire savoir que son groupe nétait pas encore hors course. Au contraire, selon lEmirati, qui sexprimait sur les colonnes de The Economic Times, un accord était «très proche, mais les négociations ont été ralenties avec la période estivale». Cest dire que rien ne semble joué pour le moment, en attendant la proclamation du futur co-actionnaire de la CDG et de FinanceCom qui se partagent le capital de Méditel depuis lannée dernière, suite au retrait des portugais Téléphonica et Portugal Télécom. Orange et Etisalat ne sont plus à présenter. Deux groupes internationaux parfaitement connaisseurs du marché africain. Le premier, filiale de France Télécom, est présent dans une quinzaine de pays du continent et attire près de 50 millions de clients, soit le deuxième en Afrique, loin derrière le sud-africain MTN, qui dépasse les 100 millions dabonnés. Etisalat, de son côté, est bien positionné. Présent dans 18 marchés africains et du Moyen-Orient, lopérateur émirati compte également se tailler une part du gâteau dans les dynamiques marchés de lAfrique du Nord. Il faut signaler demblée que des répercussions risquent davoir lieu sur le monde de la téléphonie au Maroc, en fonction du futur actionnaire de Méditel, surtout sil sagit de lopérateur français. Le dynamisme du marché marocain a certainement séduit Orange, mais il trouve sur le terrain un concurrent de taille représenté par Maroc Télécom, filiale de Vivendi. La venue dOrange serait synonyme dun «duel à létranger» entre les deux concurrents français. On assisterait alors à une confrontation indirecte entre les deux Français en terre marocaine. Une bataille qui ne sera quune étape dans leurs stratégies de déploiement à linternational, surtout dans les marchés émergents. Lautre changement, de taille cette fois-ci, est en rapport avec lentreprise elle-même : lune des stratégies dOrange étant de permettre à ses partenaires, voire de leur imposer dutiliser sa marque, verra-t-on alors «Méditel» devenir «Orange»? En tout cas, les pays africains où le deuxième opérateur mobile dEurope sest introduit, en savent quelque chose. Sans parler des 6% du chiffre daffaires que leur coûte lappellation «Orange», directement transférés sur les comptes de lactionnaire français dont lobjectif est aussi d'étendre sa «notoriété à l'ensemble du territoire africain».