* Alors que le secteur bancaire continue de souffrir du manque de liquidité, les marchés boursiers et obligataires tirent leur épingle du jeu. * Une forte volumétrie en Bourse et des taux de souscription importants sur les levées obligataires amènent à conclure que le marché bancaire peine à attirer la liquidité. Le marché monétaire nest pas encore sorti de lauberge. Les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib font état dun déficit de 14,6 Mds de DH de liquidité dans ce marché à fin avril dernier. Certes, la situation est moins critique que le mois précédent où les besoins des banques sétablissaient à 18,4 Mds de DH. Mais elle reste cependant inquiétante au vu de sa persistance. Certes, des facteurs exogènes tels que la détérioration des avoirs en devises, affectent la liquidité du marché, mais le Maroc souffre-t-il vraiment du manque de cash ? A priori, non ! Cette réponse aussi surprenante soit-elle est confortée par la situation enregistrée sur dautres compartiments du marché financier, notamment en Bourse et dans lobligataire. En effet, depuis le début de lannée, et particulièrement durant le trimestre en cours, la Bourse de Casablanca enregistre des volumes de transactions très importants, témoignant dune présence accrue de liquidité chez les investisseurs. En effet, plus de 66 Mds de DH ont transité par le marché des capitaux ces cinq derniers mois, un niveau bien au-dessus de celui enregistré durant lannée 2009. Et plusieurs sources au sein du marché saccordent à dire que «la place casablancaise dispose dassez de liquidité pour répondre aux éventuelles IPO que lon espère pour les prochain mois». Cet optimisme se base, entre autres, sur les taux de souscriptions enregistrés sur les dernières émissions obligataires et qui démontrent que les investisseurs marocains disposent de suffisamment de liquidité qui ne demande quà être correctement placée. En effet, que ce soit lemprunt obligataire lancé par Alliance, qui a été souscrit à 160%, celui de lONCF, dont les OPCVM se sont arraché les titres, ou encore celui dAutoroutes du Maroc dont le carnet dordre a largement dépassé les deux milliards souhaités, démontrent lappétit que portent les investisseurs pour ce marché, mais surtout de la disponibilité de cash à investir. A tel point que les sociétés semblent se précipiter pour en profiter, à limage dAfriquia gaz et de Maghreb Oxygène qui sapprêtent à lever un milliard de DH, ou encore SNI dont une levée de 8 Mds de DH devrait être autorisée fin mai courant. Cest dire tout le potentiel dont regorgent les marchés des capitaux et de la dette privée, au détriment dun marché bancaire où la rémunération des dépôts est loin de satisfaire tout le monde.