* Lengouement des établissements bancaires pour les emprunts obligataires se fait de plus en plus pesant sur le marché. * Les investisseurs y trouvent aussi leur compte vu les taux de rémunération attrayants offerts aux souscripteurs. Le marché obligataire a-t-il le vent en poupe ? Nous vous parlions précédemment dans nos colonnes du rendement offert par les obligations qui permettait aux investisseurs de limiter la casse alors que le marché actions a vécu un exercice très morose. Au-delà, lapport de lobligataire au marché financier sillustre aussi dans la mise à la disposition des investisseurs de titres «frais». En effet, en labsence de nouvelles introductions, les investisseurs ont dû leur salut aux sociétés émettrices demprunt obligataire pour «sapprovisionner » en titres nouveaux. Ce sont donc pas moins de 7 emprunts obligataires qui ont été émis depuis le début de lannée. En plus dun huitième, initié par Attijariwafa bank, qui est en phase de souscription. La filiale du holding royal souhaiterait effectivement lever 1 milliard de DH sur le marché, avec une maturité de 7 années. Pour ce faire, ATW émet 10.000 obligations qui seront réparties en 4 tranches. La première, cotée en Bourse, octroiera à ses souscripteurs une rémunération fixe de 3,96%, majorée dune prime de risque de 80 points de base. Idem pour la tranche «c» qui sera, quant à elle, négociables de gré à gré hors Bourse. Les tranche «b et d» offriront, de leur côté, aux investisseurs des rémunérations variables, indexées sur les taux moyens pondérés JJ, observés sur une période dune année précédent le détachement des intérêts. Pour rappel, les souscriptions, qui sont réservées aux institutionnels, ont été ouvertes mardi dernier et devraient se clôturer aujourdhui, jeudi 24 décembre. Avec cette nouvelle émission, le marché obligataire comptabilise, depuis le début de lannée, 9,6 Mds de DH dobligations nouvelles circulant sur le marché. Un montant qui aurait été largement dépassé si Alliance Développement Immobilier avait initié son programme obligataire, dont le marché se fait lécho depuis une dizaine de séances. Mais apparemment, celui-ci serait lancé en début dannée prochaine. Ceci dit, même si le montant global des émissions obligataires reste légèrement inferieur à celui enregistré en 2008, le marché de la dette semble avoir été un refuge pour les investisseurs de la place, en manque de réelles opportunités de placements sur le marché actions. «Il faut aussi noter que lengouement des investisseurs pour les titres de créances sexplique par le rendement quils offrent», mentionne un banquier daffaires. Les taux servis ont, en effet, atteint 5,60%, avec des primes de risque dépassant les 120 points de base. Aussi est-il bien admis que lorsquun investisseur souscrit à des titres de dettes, le risque auquel il sexpose est nettement plus réduit que celui des souscriptions au capital. Dautant plus que sur les 9 émissions obligataires de lannée, 6,4 Mds de DH ont été initiés par des établissements bancaires dont le risque de solvabilité est moindre au Maroc. Par ailleurs, le recours de plus en plus important des banques aux emprunts obligataires sexpliquerait par «le besoin de renforcer leurs fonds propres pour se conformer aux règles prudentielles de Bank Al-Maghrib qui impose le passage à un ratio de solvabilité de 10% au terme de lannée et à 12% en 2010», ajoute un analyste. Cest dans cette optique que lon a assisté à plusieurs emprunts subordonnés, permettant une assimilation des fonds levés aux fonds propres des établissements. Y. A. T.