* Pour apaiser le marché, des enquêtes diligentées et des demandes dexplications. Sans plus. * Lopinion publique attend les suites de «laffaire GSI Maroc» ou encore de la «demande dexplications» adressée il y a quelques mois à la Samir par le CDVM. Lhistoire récente de la Bourse de Casabblanca tend à nous apprendre à rester sur notre faim. Bien des affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers temps ont comme un goût dinachevé. Car, tout comme la presse spécialisée qui a porté ces faits sur la place publique, les investisseurs attendent toujours de voir le dénouement final de ces affaires. Coup dil dans le rétroviseur. En janvier 2007, Finances News Hebdo publiait en exclusivité (www.financesnews.ma) les détails de ce qui allait être «laffaire GSI Maroc». Une affaire rocambolesque où il était question de falsification de comptes et de faux et usage de faux, conduisant lannulation pure et simple de lintroduction en Bourse de GSI Maroc. Un scandale sans précédent dans lhistoire de la Bourse et qui a valu à largentier du Royaume de demander au Conseil déontologique des valeurs mobilières de transmettre le dossier à la Justice. Aux (très lointaines) dernières nouvelles, ce dossier sy trouverait toujours. La-t-on définitivement enterré ou suit-il son cours ? Nul ne sait. Mi-avril 2009. Dans un article danalyse intitulé «Le CDVM épingle la Samir», nous avions mis en orbite les manquements du raffineur par rapport aux dispositions légales et dispositions de larticle 3 de la circulaire du CDVM n° 05/05 relative à linformation importante. Il sagissait, en fait, de lalerte sur profit (Profit warning) que sest abstenue de lancer la Samir qui avait pourtant dégagé un résultat dexploitation négatif de 810 MDH et un résultat net négatif de 1,2 milliard de DH. Alors que dans la note dinformation relative à lemprunt obligataire initiée à fin décembre (période où les comptes relatifs à lexercice en question étaient pratiquement clôturés), les prévisions de résultat pour lexercice 2008 faisaient ressortir un résultat dexploitation de 1.013 MDH (+106%) et un résultat net consolidé de 526 MDH. Là aussi, aux dernières nouvelles, cest une «demande dexplications concernant les résultats publiés au titre du second semestre 2008» qui a été adressée par le CDVM à la Samir. Depuis, plus rien. Peut-être que les explications fournies par le raffineur ont été satisfaisantes. Plus récemment, cest-à-dire le jeudi 12 novembre dernier, nous nous demandions, à travers un article, si, dans le cadre de la fusion annoncée de Matel et Distrisoft, il ny avait pas de délit dinitié, eu égard au fait quen lespace dun mois seulement, ces deux sociétés ont fait lobjet, en tout, de quatre franchissements de seuil. Ici encore, le CDVM a promis de diligenter une enquête. Nous ne doutons guère de la bonne volonté du gendarme du marché de mener à bien sa mission de contrôle et dencadrement de linformation et intervenir pour redresser ou sanctionner en cas de non-respect des dispositions légales et réglementaires en la matière, dans le but de protéger lépargne investie en valeurs mobilières. Mais toujours est-il que le souci de transparence à légard du marché en général et des investisseurs en particulier, légitime que les conclusions des enquêtes quil diligente soient portées sur la place publique. Histoire de blanchir ceux sur qui pèsent la suspicion. Histoire, aussi, de montrer aux investisseurs tous ceux qui font entorse aux règlements en vigueur. Sans pour autant faire du «deux poids, deux mesures».